Mozambique : le FMI appelle à une rigueur budgétaire pour éviter une crise prolongée

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Mozambique : le FMI appelle à une rigueur budgétaire pour éviter une crise prolongée
Mozambique : le FMI appelle à une rigueur budgétaire pour éviter une crise prolongée

Le Mozambique traverse une période économique délicate. Après une forte contraction de son PIB au dernier trimestre 2024, le pays fait face à des tensions budgétaires préoccupantes. Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Pablo Lopez Murphy, a séjourné à Maputo du 19 février au 4 mars 2025 pour évaluer la situation et recommander des ajustements.

L’économie mozambicaine a connu un ralentissement brutal en fin d’année dernière. Le PIB a chuté de 4,9% au dernier trimestre, après une croissance de 3,7% au trimestre précédent. Cette baisse s’explique principalement par les troubles sociaux qui ont perturbé l’activité économique, en particulier dans le secteur des services. Le FMI prévoit un léger rebond en 2025, avec une croissance estimée à 3,0%, sous réserve d’un retour progressif à la stabilité. Toutefois, ce redressement reste fragile et dépendra de la capacité du pays à assainir ses finances publiques.

Les autorités mozambicaines font face à un déficit budgétaire préoccupant. En 2024, des dépassements importants ont été enregistrés, notamment en raison d’une masse salariale élevée qui a réduit la capacité d’investissement dans les infrastructures et les programmes sociaux. Le Fonds appelle à une consolidation budgétaire dès cette année pour éviter l’accumulation d’arriérés et garantir la stabilité financière du pays. « La rationalisation des dépenses liées à la masse salariale et la réduction des exonérations fiscales devraient soutenir la consolidation budgétaire », a déclaré Pablo Lopez Murphy. Cette déclaration met en lumière l’un des défis majeurs du Mozambique : réduire ses dépenses sans compromettre les investissements essentiels à son développement.

Malgré ces tensions budgétaires, l’inflation est restée sous contrôle. La Banque du Mozambique a adopté une politique monétaire plus souple, réduisant son taux directeur de 500 points de base pour atteindre 12,25%. Elle a également abaissé les réserves obligatoires des banques, facilitant ainsi l’accès au crédit. Cependant, la hausse des prix des denrées alimentaires et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées aux troubles sociaux constituent des menaces à surveiller de près.

La mission du FMI a rencontré les principales figures du gouvernement, notamment le président Daniel Chapo et la ministre des Finances Carla Loveira. Les discussions vont se poursuivre à distance pour finaliser les réformes nécessaires à la viabilité budgétaire et au redressement économique. Si le Mozambique veut éviter une crise prolongée, il devra trouver un équilibre délicat entre discipline budgétaire et relance économique, tout en veillant à ne pas accentuer la précarité sociale dans un contexte déjà tendu.

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