Le commerce entre l’Afrique australe et l’Union européenne connaît une avancée majeure avec le lancement, le 17 mars 2025 à Gaborone, d’un portail numérique dédié à l’Accord de partenariat économique (APE) SADC-UE. Cette plateforme vise à simplifier l’accès au marché européen pour les entreprises des six États membres signataires : le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho, la Namibie, le Mozambique et l’Afrique du Sud.
Malgré l’APE en vigueur depuis 2018, de nombreuses entreprises africaines peinent encore à exporter vers l’UE en raison de barrières administratives, douanières et réglementaires. Accéder aux normes européennes, comprendre les règles d’origine ou satisfaire les exigences sanitaires reste un défi pour nombre d’entre elles, en particulier les PME et les entrepreneurs émergents.
C’est pour répondre à ces difficultés que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union européenne ont développé ce portail d’information. Dhunraj Kassee, directeur du développement industriel et du commerce au Secrétariat de la SADC, a souligné l’importance de cet outil en déclarant que ce portail représente une avancée significative pour faciliter l’accès au marché européen. Il permettra aux entreprises de naviguer plus aisément dans les réglementations complexes et d’optimiser leurs stratégies d’exportation.
Développée par un consultant privé, la plateforme se distingue par son interface intuitive, intégrant un moteur de recherche optimisé pour trouver rapidement des informations sur les exigences du marché européen, une compatibilité mobile essentielle pour les entrepreneurs opérant dans des zones à faible accès aux ordinateurs et un système de gestion de contenu permettant une mise à jour régulière des informations par la SADC et les États membres.
Au-delà de l’information, la SADC prévoit d’organiser des sessions de formation et de renforcement des capacités pour aider les entreprises, notamment celles dirigées par des jeunes et des femmes, à mieux comprendre les enjeux du commerce international et à maximiser leur potentiel d’exportation.
Ce portail s’inscrit dans une ambition plus vaste de la SADC, celle de la création d’un espace commercial numérique global incluant les échanges au sein de la Zone de libre-échange de la SADC (ZLE) et les accords régionaux plus larges comme la Zone de libre-échange tripartite (ZLET) et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Par ailleurs, l’Angola a exprimé son intérêt pour rejoindre l’APE SADC-UE, signe que l’intégration commerciale continue d’évoluer.
Depuis l’entrée en vigueur de l’APE, les échanges entre la SADC et l’UE ont connu une progression notable. L’Union européenne supprime les droits de douane sur 100% des marchandises en provenance du Botswana, de l’Eswatini, du Lesotho, du Mozambique et de la Namibie, et à 98,7% pour l’Afrique du Sud, avec certaines restrictions.
En conséquence, les exportations de la région vers l’UE sont dominées par les ressources minières comme l’or, les diamants et l’aluminium, les produits agricoles tels que le bœuf, les agrumes, le sucre et le poisson, ainsi que les véhicules automobiles et le vin sud-africain. En retour, la SADC importe principalement de l’UE des machines et équipements industriels, des produits pharmaceutiques et chimiques, ainsi que des véhicules et pièces détachées.
Avec la mise en place de ce portail, les autorités espèrent une simplification des procédures administratives et une hausse des exportations africaines vers l’Europe. Reste à voir si les entreprises s’approprieront pleinement cet outil et si son modèle pourra être élargi pour inclure d’autres accords commerciaux régionaux.
nmhegm