Madagascar : La deuxième revue du programme FEC/FRD ouvre la voie à un décaissement de 108 millions $

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Lors de la deuxième revue du programme économique de Madagascar dans le cadre des accords de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et de la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD), le respect des exigences préalables a valu au pays un décaissement de 108 millions de dollars du FMI.

En effet, suite à la mise en œuvre de certains prérequis spécifiques et à l’approbation du Conseil d’Administration du FMI, Madagascar bénéficiera d’un décaissement de 36,66 millions de DTS (environ 51 millions de dollars américains) dans le cadre de la FEC et de 40,73 millions de DTS (environ 57 millions de dollars américains) dans le cadre de la FRD. 

Tel est le constat du rapport préliminaire de la mission de la deuxième revue du FMI, dirigée par Constant Lonkeng, concernant la FEC et la FRD, qui s’est tenue du 2 au 14 avril 2025. Le FMI et autorités Malagasy sont parvenus à un accord technique sur les politiques à mettre en œuvre pour conclure les plans du deuxième programme FEC/FRD, prévues pour une durée de trois ans.

Le rapport souligne que les performances se sont progressivement améliorées au cours du premier semestre du programme. Il est mentionné que « tous les objectifs quantitatifs de fin décembre 2024 ont été atteints, sauf un seul ».

À l’issue de l’achèvement de la première mission, le rapport d’octobre 2024 mentionnait une prévision du déficit budgétaire à 2,7 % du PIB. Cependant, la performance réelle observée lors de la deuxième mission indique une « réduction » de ce déficit budgétaire. Le rapport indique qu’il a été moins élevé que prévu en raison de la limitation des dépenses, et la collecte des impôts a été conforme aux attentes, une performance qui s’est prolongée jusqu’en 2025.

Les autorités ont réitéré leur engagement en faveur de la mobilisation des recettes intérieures et de la priorisation des dépenses. Ils font progresser leur programme de réformes dans le cadre de la FEC et de la FRD, avec des avancées initiales dans la gestion des finances publiques, la gestion des risques de catastrophe et les mécanismes de stockage de carbone.

La mission a identifié plusieurs axes prioritaires pour consolider ces avancées. Sur le plan macroéconomique, l’accent est mis sur la préparation face à l’incertitude mondiale croissante, qui conduit à mettre en place des plans de contingence, qui permettront de préserver la crédibilité budgétaire et de laisser le taux de change jouer son rôle d’amortisseur pour la viabilité extérieure. Par ailleurs la Banque Centrale devrait surveiller de près les effets indirects des chocs récents et se tenir prête à relever ses taux directeurs pour maintenir l’inflation sur une trajectoire descendante.

Il y a aussi l’adoption et la mise en œuvre sans délai d’un plan de redressement de la JIRAMA, la société de services publics, qui permettront d’améliorer l’approvisionnement en électricité et en eau, de réduire les coûts de production et de limiter les prélèvements sur le budget de l’État.

Les réformes structurelles préconisés incluent également le déploiement de solutions énergétiques durables, notamment solaires et la poursuite de l’ajustement automatique des prix des carburants. En matière de gouvernance, la mission encourage l’accélération de la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption et une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques, y compris le processus de transfert des ressources nationales vers le Fonds Souverain Malagasy. Un plan d’action national, basé sur les recommandations du diagnostic de gouvernance du FMI, viendra améliorer la gouvernance et l’État de droit, conformément à la politique générale de l’État.