Éthiopie : Une nouvelle loi autorise désormais les étrangers à posséder des biens immobiliers

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Éthiopie : Une nouvelle loi autorise désormais les étrangers à acquérir et posséder des biens immobiliers
Éthiopie : Une nouvelle loi autorise désormais les étrangers à acquérir et posséder des biens immobiliers

Addis-Abeba ouvre ses portes aux investisseurs étrangers avec une réforme historique du marché immobilier.

Pour la première fois dans l’histoire de l’Éthiopie, les étrangers pourront bientôt posséder des terres et des bâtiments. Une nouvelle loi, adoptée par le Conseil des ministres le 1er mai 2025, marque un tournant radical dans la politique foncière du pays. En attente d’approbation par le Parlement, cette mesure vise à dynamiser l’économie éthiopienne en attirant des capitaux étrangers. Mais que change-t-elle vraiment, et pourquoi maintenant ?

Une rupture avec le passé

Jusqu’à récemment, la propriété immobilière en Éthiopie était strictement réservée aux citoyens. La Constitution de 1995 consacrait la terre comme un bien appartenant à l’État et au peuple éthiopien. Les étrangers n’avaient d’autre choix que de louer des propriétés ou des terrains, souvent via des baux à long terme. Cette restriction, conçue pour protéger les ressources nationales, limitait l’attrait du pays pour les investisseurs internationaux. Seules quelques entreprises étrangères, impliquées dans des projets gouvernementaux, pouvaient contourner ces règles sous conditions strictes.

La nouvelle loi brise ce verrou. Elle permettra aux ressortissants étrangers d’acquérir des biens immobiliers, qu’il s’agisse de terrains pour des projets commerciaux ou de logements. Cette ouverture s’inscrit dans une vague de réformes économiques visant à moderniser l’Éthiopie et à renforcer sa position sur la scène internationale.

Un levier pour l’économie

Pourquoi cette réforme ? L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 120 millions d’habitants, fait face à des défis majeurs : pénurie de logements, chômage et besoin d’infrastructures. Le gouvernement mise sur les investissements étrangers pour stimuler le secteur immobilier. En autorisant la propriété étrangère, Addis-Abeba espère voir naître de nouveaux projets résidentiels, commerciaux et industriels. Cela pourrait créer des emplois, moderniser les villes et répondre à la demande croissante de logements.

Cette mesure s’aligne avec d’autres initiatives récentes. Le 1er mai 2025, le Conseil des ministres a également ratifié des accords sur les tarifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA). L’adhésion à la Corporation financière africaine (AFC) renforce également l’intégration économique de l’Éthiopie. Ces réformes traduisent une volonté claire : faire du pays un hub économique régional.

Quels impacts attendre ?

Si le Parlement approuve la loi, le marché immobilier éthiopien pourrait connaître une transformation profonde. Les investisseurs étrangers, notamment d’Asie, du Moyen-Orient et d’Europe, pourraient se tourner vers Addis-Abeba, où la demande de bureaux et de logements modernes est en plein essor. Les promoteurs immobiliers internationaux, jusqu’ici freinés par les restrictions, pourraient également saisir cette opportunité.

Mais des questions subsistent. Quelles seront les conditions d’achat pour les étrangers ? Y aura-t-il des limites, comme des zones réservées ou des plafonds d’investissement ? Le gouvernement devra clarifier ces points pour rassurer les investisseurs tout en répondant aux préoccupations locales. Certains Éthiopiens pourraient craindre une flambée des prix ou une perte de contrôle sur les terres.

Un pari audacieux

Cette réforme illustre l’ambition de l’Éthiopie de s’ouvrir au monde. Après des décennies de protectionnisme foncier, le pays fait le pari que l’investissement étranger peut accélérer son développement. Si elle est bien encadrée, la loi pourrait transformer le paysage économique éthiopien, des gratte-ciel d’Addis-Abeba aux zones industrielles en périphérie.

Pour l’heure, les regards sont tournés vers le Parlement. Son vote déterminera si l’Éthiopie est prête à franchir ce cap historique. Une chose est sûre : cette mesure envoie un signal fort aux investisseurs du monde entier. L’Éthiopie est ouverte aux affaires.

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