L’administration Trump a surpris cette semaine avec une annonce inattendue. Ce lundi 5 mai 2025, elle a proposé de payer 1 000 dollars et de couvrir les frais de voyage des migrants sans papiers qui acceptent de rentrer volontairement dans leur pays d’origine. Une mesure présentée comme une solution économique, mais qui soulève de nombreuses questions.
Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) est à l’origine de cette initiative. Selon lui, une expulsion forcée coûte en moyenne 17 121 dollars par personne. En offrant 1 000 dollars et un billet d’avion, l’administration espère réduire ces dépenses de 70%. Les migrants doivent s’enregistrer via une application, CBP Home, et recevront l’argent une fois de retour chez eux. Pour Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration un axe majeur de son second mandat, c’est une manière d’accélérer les départs tout en limitant les coûts.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Trump a mis en place une politique migratoire musclée. Plus de 142 000 personnes ont été expulsées entre janvier et avril 2025, selon les chiffres officiels. Des raids massifs ont ciblé les villes sanctuaires, et même des lieux sensibles comme les écoles ou les hôpitaux. La frontière avec le Mexique a été militarisée, avec 1 500 soldats déployés dès janvier, et les passages illégaux auraient chuté de manière spectaculaire, bien que les chiffres avancés – une baisse de 99,9% – semblent exagérés.
Mais cette politique a un coût humain. Les centres de détention sont surpeuplés, avec 46 269 personnes enfermées mi-mars, contre 41 000 en janvier. Les conditions sont souvent dénoncées comme inhumaines : manque d’eau, de nourriture, et même des cas où des migrants ont été forcés d’uriner au sol lors de transferts. Trois décès ont été signalés dans un centre en Floride, alimentant les critiques sur les violations des droits humains.
L’offre de 1 000 dollars peut sembler séduisante pour certains migrants. Mais elle pose problème. Beaucoup y voient une pression déguisée : accepter l’argent ou risquer une expulsion brutale. De plus, les obstacles logistiques restent nombreux. Les capacités de détention sont limitées, et des juges fédéraux ont déjà bloqué certaines mesures de Trump, comme un décret sur les visas en janvier. Sur le plan international, des pays comme la Colombie refusent d’accueillir autant de déportés, compliquant les expulsions massives.
Économiquement, cette politique a des répercussions. Les étudiants internationaux, dont les visas ont été révoqués pour 1 800 d’entre eux avant un revirement partiel, rapportent 56 milliards de dollars par an aux universités américaines. Les entreprises, qui dépendent des visas de travail temporaires, souffrent aussi. En parallèle, les expulsions massives promises par Trump – entre 15 et 20 millions de personnes – semblent irréalistes. À ce jour, les 142 000 déportations sont loin du compte, et le rythme reste inférieur à celui de l’administration Biden en 2023.
L’annonce de cette semaine reflète une stratégie claire : réduire les coûts tout en maintenant une image de fermeté. Mais elle ne règle pas les problèmes de fond. Les violations des droits humains, les tensions internationales et les limites pratiques continuent de peser. À l’approche de l’été 2025, la politique migratoire de Trump reste un sujet brûlant, entre promesses électorales et réalité complexe.