Après six années à la tête d’Advans Côte d’Ivoire, Mariam Djibo quitte ses fonctions de directrice générale. Cette fin de mandat marque un tournant dans l’histoire de l’institution de microfinance, qui a connu sous son impulsion une croissance soutenue, un repositionnement stratégique et une modernisation profonde. Le flambeau est désormais transmis à Sarah Doukouré, dont le parcours atypique dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures ouvre de nouvelles perspectives.
Le bilan de Mariam Djibo parle pour elle. En prenant les commandes en 2019, elle s’attaquait à un défi de taille : étendre l’accès aux services financiers tout en renforçant la solidité économique d’Advans Côte d’Ivoire. En six ans, la base clients a plus que doublé, atteignant 250 000 clients. Le réseau d’agences s’est étoffé, passant de 18 à 25 points de service. Dans le même temps, les effectifs sont passés de 650 à 750 collaborateurs. L’institution a renforcé sa rentabilité et consolidé sa gouvernance, tout en engageant une transformation digitale ambitieuse, jugée nécessaire dans un environnement sous supervision de plus en plus rigoureuse.
L’impact de cette dynamique ne se limite pas aux chiffres. L’évolution du modèle opérationnel, combinée à une digitalisation maîtrisée, a permis de mieux servir les clients de l’économie dite « réelle », en particulier les TPE et acteurs du secteur informel. Mariam Djibo laisse ainsi derrière elle une institution en ordre de marche, avec des fondations solides pour aborder la prochaine phase de développement.
C’est dans ce contexte que Sarah Doukouré prend la relève. Diplômée d’un master en finance, elle a construit une carrière dans des secteurs à forte composante technique et stratégique, avant de rejoindre le monde de la microfinance. Cette trajectoire lui confère une compréhension élargie des enjeux de développement économique et une sensibilité particulière aux défis structurels auxquels sont confrontées les économies émergentes.
Si elle hérite d’une institution performante, la tâche qui l’attend n’en est pas moins exigeante. La microfinance en Côte d’Ivoire, comme ailleurs sur le continent, est en pleine mutation. L’arrivée de nouveaux acteurs, notamment les fintechs, rebat les cartes. Les attentes évoluent : il ne s’agit plus seulement d’octroyer des crédits, mais d’accompagner la transformation des petites entreprises, de renforcer l’inclusion financière en milieu rural, et d’innover face à des risques croissants.
Le passage de témoin entre deux femmes dirigeantes n’est pas anodin. Dans un secteur encore largement dominé par les hommes, cette transition souligne une volonté affirmée de promouvoir une gouvernance inclusive, fondée sur la performance, l’impact social et l’engagement. Advans Côte d’Ivoire poursuit ainsi un chemin singulier, dans lequel le leadership féminin n’est pas une exception, mais une continuité.
Avec Sarah Doukouré, l’institution entre dans une nouvelle phase, où il faudra conjuguer stabilité opérationnelle, innovation technologique et ambition sociale. Dans un écosystème financier en pleine recomposition, la capacité d’Advans à rester agile, pertinente et proche de ses clients constituera, plus que jamais, un facteur déterminant.
