Le Niger et le FMI sont parvenus à un nouvel accord sur deux programmes majeurs. Une bonne nouvelle dans un contexte économique et sécuritaire tendu.
Le Niger vient de franchir une étape importante dans sa coopération avec le Fonds monétaire international (FMI). Un accord technique a été trouvé entre les services du FMI et les autorités nigériennes, portant à la fois sur la septième revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), et sur la troisième revue du programme appuyé par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
Ces deux instruments permettent au pays de bénéficier de financements supplémentaires pour appuyer sa politique économique et renforcer sa capacité à faire face aux chocs climatiques et structurels. Concrètement, si l’accord est validé en juillet 2025 par le Conseil d’administration du FMI, le Niger pourrait bénéficier d’un décaissement total d’environ 40,9 millions de dollars, destinés à combler ses besoins de financement extérieur.
Une croissance de 6,6% malgré les fragilités
Selon les projections du FMI, l’économie nigérienne devrait croître de 6,6% en 2025, soutenue par la relance de la production agricole et les projets dans le secteur pétrolier. Un chiffre encourageant, surtout au vu du contexte régional : insécurité persistante, réduction de l’aide au développement, conditions financières internationales moins favorables.
Mais cette performance cache de nombreux défis. L’inflation, bien qu’en recul à 4,2%, reste un sujet de vigilance. Le Niger est également exposé à des risques accrus liés à l’instabilité sécuritaire et à une possible contraction des financements extérieurs.
Objectif : assainir les finances publiques
Les autorités nigériennes entendent ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une meilleure mobilisation des recettes fiscales, notamment par l’adoption prochaine d’un nouveau Code général des impôts. En parallèle, les dépenses publiques seront maîtrisées, sans pour autant rogner sur les secteurs sociaux.
Une autre priorité est la gestion transparente des recettes pétrolières, à travers une stratégie spécifique. Le FMI se montre encourageant sur les efforts fournis : les résultats du programme sont jugés globalement satisfaisants, et des progrès ont été réalisés dans le règlement des arriérés de dette.
Un soutien accru à la lutte contre le changement climatique
La Facilité pour la résilience et la durabilité, lancée en 2022 par le FMI, vise à renforcer la capacité des pays à affronter les chocs climatiques. Pour le Niger, cela se traduit par des investissements ciblés dans l’adaptation au climat : amélioration de la planification budgétaire verte, prise en compte des enjeux environnementaux dans les projets publics, et meilleure gestion des ressources.
Ces réformes sont essentielles pour un pays qui, en plus d’être enclavé, fait face à une désertification rapide et à des crises alimentaires récurrentes.
Une gouvernance en voie d’amélioration
Le FMI salue par ailleurs le rétablissement de la Cour des comptes du Niger, qui constitue un pas vers une meilleure transparence et efficacité dans la gestion des fonds publics. Cette institution joue un rôle clé dans le suivi de l’exécution budgétaire, surtout dans un contexte où chaque franc mobilisé doit être utilisé à bon escient.
Une coopération sous surveillance
Même si l’accord trouvé avec le FMI ne garantit pas encore le décaissement des fonds — celui-ci dépendra de la décision finale du conseil d’administration — il envoie un signal fort : le Niger cherche à tenir ses engagements, malgré les secousses internes et externes. La discipline budgétaire, la résilience économique et la gouvernance sont les piliers sur lesquels repose ce partenariat.
L’aide internationale est aujourd’hui plus conditionnée que jamais. En se montrant rigoureux, le Niger veut rassurer ses partenaires et garder ouvertes les lignes de financement dont il a cruellement besoin.
