La Zambie accélère sa reprise économique, portée par l’agriculture et les mines. Mais des défis persistants, comme les pénuries d’électricité et les pressions budgétaires, menacent ce fragile élan. Le FMI, en visite à Lusaka, appelle à des réformes urgentes.
La Zambie sort peu à peu de plusieurs années tumultueuses. Après des chocs climatiques, une crise énergétique et une dette écrasante, l’économie montre des signes de redressement. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance devrait rebondir en 2025, tirée par une agriculture en reprise et un secteur minier dynamisé. Mais ce tableau optimiste cache des fragilités. Pénuries d’électricité, dettes croissantes et incertitudes mondiales pèsent sur le pays.
Une économie convalescente
En 2024, la Zambie a surpris par sa résilience. Le déficit budgétaire a été mieux maîtrisé que prévu, atteignant un excédent primaire de 2,9% du PIB. Ce résultat reflète des efforts pour limiter les dépenses face à des financements rares. L’inflation, bien que toujours élevée, devrait reculer en 2025, grâce à la baisse des prix des aliments et des carburants. La Banque de Zambie, vigilante, maintient une politique monétaire stricte pour stabiliser les prix.
Mais la reprise reste fragile. La production d’électricité, essentielle pour l’industrie et les ménages, peine à se rétablir après des années de sécheresse affectant les barrages hydroélectriques. Ce manque d’énergie freine les mines de cuivre, pilier de l’économie zambienne. À cela s’ajoute la volatilité des prix mondiaux du cuivre, qui complique les prévisions.
Des pressions budgétaires croissantes
En 2025, la Zambie fera face à un défi de taille : financer ses priorités tout en remboursant sa dette. Le service de la dette, en forte hausse, grignote le budget. Les besoins en dépenses sociales, comme la santé ou l’éducation, s’intensifient. Pourtant, les ressources manquent. Le FMI insiste : il faut augmenter les recettes fiscales, par exemple en rendant les impôts plus équitables et en réduisant les exemptions fiscales.
Ces contraintes touchent directement les Zambiens. Moins de fonds pour les infrastructures ou les aides sociales pourrait aggraver les inégalités. Le gouvernement, conscient de ces enjeux, promet des réformes pour mieux gérer les finances publiques et renforcer la transparence.
Réformes : la clé de la résilience
Le FMI, lors de sa récente mission à Lusaka, a salué l’engagement des autorités zambiennes. Mais il appelle à accélérer les réformes structurelles. Le secteur énergétique, crucial pour la croissance, doit être modernisé. Simplifier les démarches pour les entreprises et améliorer la gouvernance pourrait attirer plus d’investisseurs privés. Ces changements sont essentiels pour créer des emplois, dans un pays où le chômage reste un défi majeur.
Le contexte mondial n’aide pas. La demande mondiale est faible, les prix des matières premières fluctuent et l’aide internationale diminue. Pour le FMI, la Zambie doit bâtir des réserves financières pour amortir ces chocs externes.
Un avenir incertain, mais prometteur ?
La Zambie est à un tournant. Sa capacité à surmonter ces défis dépendra de sa discipline budgétaire et de sa volonté de réformer. Le soutien du FMI, via son prêt de la Facilité élargie de crédit, offre une bouée de sauvetage, mais il exige des efforts constants. Les discussions avec le Fonds se poursuivent pour finaliser la revue de ce programme, avec un objectif : aider la Zambie à répondre à ses besoins tout en stabilisant sa dette.
Pour les Zambiens, l’enjeu est clair. Une économie plus forte signifie plus d’opportunités, mais les sacrifices d’aujourd’hui, comme des budgets serrés, pèsent lourd. Le chemin vers la prospérité est encore long, mais les premiers pas sont encourageants.