Afrique : Le Qatar Economic Forum 2025, un tremplin pour la croissance

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Doha s’apprête à accueillir, du 20 au 22 mai 2025, la cinquième édition du Qatar Economic Forum (QEF), un rendez-vous incontournable des décideurs mondiaux. Sous le thème « La voie vers 2030 : Transformer l’économie mondiale », cet événement réunira plus de 2 500 leaders, dont des chefs d’État, ministres et PDG. Pour les pays africains, le QEF représente une opportunité unique de tirer parti des discussions sur la géopolitique, le commerce, l’énergie, la technologie et les investissements. Voici comment cette plateforme peut booster leur développement.

Diversification : sortir de la dépendance aux matières premières

De nombreux pays africains, comme le Nigeria ou l’Angola, reposent sur l’exportation de pétrole ou de minerais. Cette dépendance les rend vulnérables aux chocs mondiaux. Au QEF, les sessions sur la diversification économique exploreront des modèles comme celui du Qatar, qui a réduit sa dépendance au gaz grâce à des investissements dans le tourisme et la technologie. Pour l’Afrique, cela signifie développer des secteurs comme l’agro-industrie ou les énergies renouvelables. Par exemple, le Bénin, représenté par le président Patrice Talon, promeut sa zone économique spéciale de Glo-Djigbé pour transformer le coton localement, créant des milliers d’emplois.

Investissements privés : un moteur pour les infrastructures

L’Afrique manque de financements pour ses routes, ports et réseaux électriques. Les partenariats public-privé (PPP) discutés au QEF peuvent combler ce vide. Le Qatar, via son fonds souverain, investit déjà en Afrique, notamment dans les infrastructures au Maroc et au Nigeria. Ces investissements apportent des capitaux et des technologies. Au Kenya, des PPP ont permis de moderniser le chemin de fer Nairobi-Mombasa, facilitant le commerce régional. À Doha, les leaders africains pourront négocier avec des investisseurs du Golfe, d’Europe et d’Asie, renforçant l’attractivité de leurs marchés.

Intelligence artificielle : une révolution accessible

L’IA, au cœur des débats du QEF, peut transformer l’Afrique. Dans l’agriculture, des start-ups comme Zindi, au Ghana, utilisent l’IA pour optimiser les rendements des petits agriculteurs. En santé, des outils de diagnostic basés sur l’IA atteignent les zones rurales, comme au Rwanda. Les discussions sur la régulation et l’innovation technologique permettront aux pays africains d’adopter des stratégies adaptées. Le QEF, avec des experts comme Dr. Mahmoud Mohieldin, ancien ministre égyptien, offrira des idées pour intégrer l’IA sans creuser les inégalités.

Géopolitique : naviguer dans un monde complexe

Les tensions mondiales, comme les rivalités entre grandes puissances, affectent l’Afrique. Le QEF analysera ces dynamiques, cruciales pour des pays courtisés par la Chine, les États-Unis et l’Europe. Une meilleure compréhension des alliances permettra aux leaders africains de négocier des accords avantageux. Par exemple, l’Éthiopie a obtenu des financements chinois et européens pour ses barrages hydroélectriques, tout en préservant son autonomie. À Doha, des pays comme le Maroc, habitué du QEF, pourraient renforcer leur rôle de pont entre l’Afrique et le Moyen-Orient.

Un réseau pour l’avenir

Au-delà des débats, le QEF est une plateforme de réseautage. Les 2 500 participants, dont des PDG de multinationales comme ConocoPhillips ou General Atlantic, offrent des opportunités de partenariats. En 2024, le Rwanda a profité du QEF pour promouvoir son hub technologique, attirant des investisseurs. Cette année, le Bénin pourrait conclure des accords pour son secteur agricole, tandis que des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, potentiellement représentés, pourraient séduire des fonds pour l’énergie verte.

Des bénéfices mesurables

Le QEF a déjà prouvé son impact. Entre 2022 et 2024, il a généré 177,5 millions de riyals qataris pour l’économie locale et créé 900 emplois, tout en atteignant 300 millions de foyers via les médias. Pour l’Afrique, les bénéfices seront moins immédiats mais tout aussi réels : nouveaux financements, transferts technologiques et visibilité mondiale. La présence de leaders comme Patrice Talon montre que l’Afrique ne vient pas seulement écouter, mais aussi proposer.

Un appel à l’action

Pour maximiser ces opportunités, les pays africains doivent arriver préparés. Des politiques claires, comme des incitations fiscales pour les investisseurs, et une gouvernance transparente seront essentielles. Le QEF 2025, avec son focus sur 2030, aligne ses ambitions sur celles de l’Afrique, où la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf) vise à stimuler le commerce intra-africain. En s’inspirant des succès du Golfe, l’Afrique peut tracer sa propre voie vers une croissance durable.

Doha, en mai 2025, ne sera pas seulement un lieu de débat. Ce sera un catalyseur pour les ambitions africaines. Dans un monde en mutation, le QEF offre à l’Afrique une chance de se positionner comme un acteur économique majeur. À condition de saisir cette opportunité.

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