Technologie : L’Afrique veut bâtir sa souveraineté en intelligence artificielle

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L’Afrique veut bâtir sa souveraineté en intelligence artificielle
L’Afrique veut bâtir sa souveraineté en intelligence artificielle

Le 17 mai 2025, à Addis-Abeba, l’Union africaine a réuni chefs d’État, ministres, chercheurs, diplomates et acteurs du secteur privé pour un premier Dialogue politique de haut niveau sur le développement et la régulation de l’intelligence artificielle (IA). Cette rencontre marque une étape importante dans la volonté du continent de ne plus se contenter d’être un simple utilisateur des technologies, mais d’en devenir un acteur souverain.

Adoptée en 2024, la Stratégie continentale sur l’IA fixe les grandes lignes d’une intégration maîtrisée de cette technologie dans les politiques publiques. Santé, éducation, agriculture ou services publics : l’IA est vue comme un accélérateur de transformation dans des secteurs clés. L’enjeu n’est plus d’en débattre, mais d’en faciliter l’appropriation concrète par les pays africains, à travers la formation de talents, le renforcement des infrastructures numériques, l’accès aux données et à la puissance de calcul, ainsi que le développement d’une recherche locale pertinente.

Cette volonté de maîtrise technologique s’accompagne d’un besoin pressant de régulation. Pour éviter de subir les effets secondaires d’un déploiement incontrôlé, les participants ont insisté sur l’importance d’un cadre juridique continental, capable de garantir la transparence, la protection des données, l’équité des algorithmes et le respect des droits humains. L’idée d’un mécanisme de gouvernance panafricain a été évoquée, basé sur la coopération, la souplesse réglementaire et l’inclusion citoyenne.

Le dialogue a également souligné la sous-représentation de l’Afrique dans les débats internationaux sur la gouvernance de l’IA. Pourtant, les décisions prises ailleurs ont un impact direct sur les pays africains. L’Union africaine souhaite ainsi coordonner la participation du continent pour défendre ses intérêts dans les négociations globales et passer du statut d’utilisateur à celui de co-concepteur.

Mais cette ambition nécessite des moyens. États et partenaires ont exprimé leur volonté de mobiliser des ressources financières et techniques pour soutenir les écosystèmes d’innovation, renforcer la recherche locale et nouer des partenariats stratégiques. Ce premier dialogue ne restera pas sans suite : une seconde édition est prévue en marge du sommet de l’Union africaine en 2026. D’ici là, le défi sera de traduire les intentions politiques en actions concrètes.

L’Afrique veut entrer pleinement dans l’ère de l’intelligence artificielle, avec une approche éthique, inclusive et souveraine. Pour y parvenir, elle devra conjuguer détermination politique, investissements ciblés et coopération renforcée.

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