Dans un contexte économique régional où le financement des entreprises privées reste largement dominé par le crédit bancaire et les émissions souveraines, une opération financière innovante vient marquer une étape majeure pour les marchés financiers de la zone CEMAC. Société Générale Capital Securities Central Africa a structuré un prêt relais (Bridge-to-Bond) de 4 milliards de FCFA pour Alios Finance Cameroun, posant ainsi les bases d’une future émission obligataire d’envergure.
Répondre à des besoins urgents de trésorerie tout en préparant l’avenir
Face à des tensions de trésorerie à court terme, Alios Finance, acteur reconnu dans le crédit à la consommation et le leasing, a eu recours à un montage financier original permettant de stabiliser rapidement sa liquidité. Ce prêt relais, souscrit intégralement par SG Capital Asset Management, une filiale du groupe Société Générale spécialisée dans la gestion d’actifs, représente une première en zone CEMAC. En effet, cette opération prépare simultanément une levée obligataire plus importante, estimée à 10 milliards FCFA, programmée avant la fin de 2025.
Cette initiative témoigne d’une réponse ciblée et pragmatique aux besoins concrets d’Alios Finance, tout en ouvrant une nouvelle voie pour le financement d’entreprises privées dans une région où les options restent limitées.
Un mécanisme financier novateur pour un marché encore embryonnaire
L’opération repose sur l’émission de 4 000 obligations privées non cotées, chacune d’une valeur nominale de 1 million de FCFA. Ces titres sont intégralement souscrits par SG Capital Asset Management et seront conservés par Société Générale Securities Services, garantissant ainsi la transparence et la sécurité des transactions.
Si ce type d’instruments financiers est largement répandu dans les économies développées, il demeure encore marginal en Afrique centrale. La domination historique des émissions souveraines et du crédit bancaire classique freine le développement d’un marché de la dette privée plus dynamique. Ce montage financier inédit en CEMAC illustre donc un tournant dans la diversification des sources de financement pour le secteur privé.
Modernisation et diversification : des enjeux clés pour la CEMAC
Cette opération s’inscrit dans une volonté plus large de moderniser les marchés financiers locaux. En offrant aux entreprises des alternatives plus souples et adaptées à leurs besoins, elle contribue à renforcer la compétitivité et l’attractivité de la région pour les investisseurs institutionnels.
Au-delà du seul volet financier, cette démarche reflète également l’émergence d’une offre intégrée de conseil et d’ingénierie financière, portée par SG Capital, qui combine structuration, mobilisation de capitaux et conservation des titres. Cette approche, encore peu courante dans la zone, témoigne de la montée en puissance d’un écosystème entrepreneurial plus robuste et mieux accompagné.
Vers une financiarisation plus inclusive et efficiente
L’opération réalisée pour Alios Finance constitue ainsi une référence pour les marchés financiers d’Afrique centrale. En positionnant Société Générale Cameroun en pionnier de l’innovation financière dans la région, elle ouvre des perspectives nouvelles pour le financement des entreprises privées, traditionnellement sous-servies par les circuits classiques.
Alors que la zone CEMAC cherche à gagner en profondeur et en sophistication, ce type d’initiatives pourrait bien stimuler la création d’un marché secondaire et encourager d’autres acteurs à adopter des instruments similaires. Ce serait un pas décisif vers une financiarisation plus inclusive, capable de soutenir durablement la croissance économique régionale.
En somme, Société Générale, par l’intermédiaire de ses filiales spécialisées, démontre par cette opération que le développement d’instruments financiers innovants est possible dans un environnement souvent jugé contraint. Pour Alios Finance, cette solution sur mesure offre une flexibilité bienvenue, en phase avec ses ambitions de développement.
Cette première opération de dette privée non cotée entièrement souscrite par un gestionnaire d’actifs agréé, validée par les autorités de régulation, pourrait inspirer une transformation progressive du paysage financier en Afrique centrale.
