En 2075, l’Afrique pourrait bien devenir un moteur économique mondial. Selon une projection récente de Goldman Sachs, six pays du continent se hisseront parmi les 34 plus grandes économies de la planète. Le Nigéria, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, le Ghana et le Kenya mèneront cette ascension. Mais qu’est-ce qui explique cette montée en puissance ?
Le Nigeria se classe cinquième mondial avec un PIB projeté de 13,1 trillions de dollars USD. L’Égypte suit de près, septième, avec 10,4 trillions. Plus loin, l’Éthiopie atteindra 6,2 trillions (17e place), l’Afrique du Sud 3,3 trillions (26e), le Ghana 1,5 trillion (32e) et le Kenya 1,2 trillion (34e). Ces chiffres impressionnants reposent sur des données solides. Goldman Sachs base ses estimations sur “la croissance de la main-d’œuvre, les taux d’investissement, la productivité, la convergence et les ajustements des taux de change basés sur la parité de pouvoir d’achat”.

L’Afrique bénéficie de plusieurs atouts. D’abord, ses populations jeunes. Le continent abrite certaines des démographies les plus dynamiques au monde, avec une main-d’œuvre en pleine expansion. Ensuite, l’urbanisation rapide. Les villes africaines, comme Lagos ou Nairobi, deviennent des hubs économiques majeurs. Enfin, l’adoption croissante de la technologie et l’expansion du commerce stimulent la productivité. Ces facteurs, combinés, “changent de vitesse le moteur économique de l’Afrique”, selon les experts.
Mais l’Afrique n’est pas seule dans ce bouleversement économique. À l’échelle mondiale, la Chine (57 trillions USD) et l’Inde (52,5 trillions) domineront le classement, dépassant les États-Unis (51,5 trillions). Ce basculement vers l’Asie reflète des tendances similaires à celles observées en Afrique : des populations nombreuses et une croissance soutenue. Pendant ce temps, des puissances traditionnelles comme le Japon (12e, 7,5 trillions) ou la France (15e, 6,5 trillions) perdent du terrain. Ce déclin relatif des économies occidentales contraste avec l’essor des nations émergentes, notamment en Afrique.
Le Nigéria et l’Égypte se positionnent comme les leaders du continent. Le Nigéria, avec ses ressources pétrolières et sa population de plus de 200 millions d’habitants aujourd’hui, pourrait devenir une superpuissance économique. L’Égypte, grâce à sa position stratégique et ses investissements dans les infrastructures, suit un chemin similaire. L’Éthiopie, quant à elle, surprend. Sa croissance démographique et ses réformes économiques récentes la propulsent dans le top 20 mondial.
L’Afrique du Sud, bien que plus bas dans le classement, reste un acteur clé. Son économie, plus mature, bénéficie d’un secteur financier développé. Le Ghana et le Kenya, eux, misent sur l’innovation. Le Kenya, berceau de la révolution mobile avec des services comme M-Pesa, illustre comment la technologie peut transformer une économie. Ces projections ne sont pas sans défis. Les crises politiques, l’instabilité et les inégalités pourraient freiner cette trajectoire. Mais si ces tendances se confirment, l’Afrique pourrait redéfinir l’ordre économique mondial d’ici 2075. Le continent, souvent perçu comme en retard, est prêt à prendre la tête. Le futur appartient-il à l’Afrique ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes.