Mines : L’or, nouvelle arme économique du Burkina Faso en 2025

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Mines : L’or, nouvelle arme économique du Burkina Faso en 2025
Mines : L’or, nouvelle arme économique du Burkina Faso en 2025

Une production en hausse

Le Burkina Faso s’apprête à booster sa production d’or en 2025. Selon Aristide Belemsobgo, directeur général des mines et de la géologie au ministère de l’Énergie, des Mines et des Carrières, les grandes exploitations minières du pays devraient produire 55,7 tonnes d’or cette année, soit une hausse de 4% par rapport à 2024. Cette augmentation est portée par deux projets majeurs : la remise en production de la mine de Youga par Soleil Resources International et le démarrage de la mine Kiaka par West African Resources.

L’or, pilier de l’économie

L’or est la principale source de revenus d’exportation du Burkina Faso, comme l’a souligné le chef de l’État, Ibrahim Traoré. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, après un coup d’État, Traoré mise sur ce métal précieux pour redynamiser l’économie. En 2024, le pays a produit 61,5 tonnes d’or, dont 8,1 tonnes issues de l’exploitation artisanale, selon Belemsobgo. Cette richesse minière est cruciale dans un contexte économique difficile, où l’inflation et l’insécurité pèsent sur la population.

Des mines relancées malgré les défis

La mine de Youga, située dans le sud du pays, a repris ses activités en octobre 2024, a confirmé Belemsobgo. Quant à la mine Kiaka, dans le sud-est, elle devrait produire ses premières onces d’or dès le troisième trimestre 2025. Ces projets marquent un tournant pour le secteur minier, qui a souffert ces dernières années. La détérioration de la sécurité, liée à l’insurrection islamiste, a forcé la fermeture de plusieurs mines. Malgré ces obstacles, le gouvernement mise sur l’or pour stabiliser ses finances.

Un contexte politique et sécuritaire tendu

Depuis 2022, le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire sous la houlette d’Ibrahim Traoré. Confronté à une insurrection islamiste croissante, le pays a rompu ses liens avec la plupart de ses partenaires occidentaux, se tournant vers la Russie pour des alliances stratégiques. L’augmentation de la production d’or pourrait fournir à la junte les fonds nécessaires pour financer sa lutte contre les groupes armés. Avec des cours de l’or à des niveaux records en 2025, cette stratégie semble opportune.

Un code minier révisé

En 2023, le Burkina Faso a modifié son code minier pour augmenter les redevances perçues sur l’exploitation de l’or, surtout en période de hausse des prix. Cette réforme vise à maximiser les revenus de l’État. « Le gouvernement cherche à tirer profit du boom de l’or pour renforcer ses capacités financières », explique une source proche du ministère des Mines. Ces fonds pourraient également soutenir des projets de développement dans un pays où plus de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Perspectives et incertitudes

Si l’exploitation industrielle progresse, l’avenir de l’exploitation artisanale reste flou. Belemsobgo n’a pas fourni de prévisions pour ce secteur, qui représente une part significative de la production nationale. En 2024, les mines artisanales ont contribué à hauteur de 8,1 tonnes. Ce silence reflète les défis de régulation et de sécurité dans ce domaine, souvent marqué par des conditions de travail précaires et des conflits locaux.

Un pari sur l’avenir

Le redémarrage des mines d’or place le Burkina Faso à un tournant. La hausse de la production pourrait consolider la position économique du pays, mais elle dépendra de sa capacité à surmonter l’insécurité et à gérer efficacement ses ressources. Pour Ibrahim Traoré, l’or n’est pas seulement un métal précieux : c’est une arme stratégique pour redonner espoir à un pays en crise.

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