La capitale économique ivoirienne continue de s’imposer comme un pôle régional incontournable pour la finance en Afrique de l’Ouest. Le jeudi 29 mai 2025, Tony Elumelu, président du groupe bancaire nigérian United Bank for Africa (UBA), a annoncé l’ouverture prochaine à Abidjan d’une filiale d’United Capital, la branche spécialisée en investissement du groupe. Cette entité aura pour mission de couvrir l’ensemble des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
L’annonce a été faite à l’issue d’un entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara, selon une publication officielle de la Présidence de la République sur le réseau X (anciennement Twitter). « Nous allons ouvrir à Abidjan une filiale de la Banque d’investissement United Capital, qui couvrira l’espace UEMOA », a déclaré l’homme d’affaires nigérian.
Une décision stratégique au service de l’intégration régionale
L’implantation d’United Capital à Abidjan marque un tournant dans la stratégie régionale du groupe financier nigérian. En choisissant la Côte d’Ivoire comme point d’ancrage pour ses activités d’investissement dans l’espace UEMOA, Tony Elumelu capitalise sur les fondamentaux économiques solides du pays. Première économie de l’Union, la Côte d’Ivoire affiche depuis plus d’une décennie un taux de croissance moyen avoisinant les 7%, soutenu par une politique volontariste d’investissements dans les infrastructures et une série de réformes structurelles.
Ce positionnement s’inscrit également dans la logique d’expansion du groupe Heirs Holdings, fondé par Elumelu, et dans sa doctrine de l’Africapitalisme, qui défend l’idée selon laquelle les Africains doivent transformer le continent à travers des investissements à long terme portés par le secteur privé.
Abidjan, un hub économique régional en pleine montée en puissance
La décision du groupe UBA intervient dans un contexte où Abidjan confirme son attractivité croissante en tant que place financière régionale. Plusieurs indicateurs économiques et classements internationaux, tels que ceux de Doing Business (suspendus depuis 2021), ont souligné ces dernières années l’amélioration progressive du climat des affaires en Côte d’Ivoire. Le pays bénéficie également d’un écosystème financier structuré, soutenu par la présence d’institutions régionales majeures comme la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou encore la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), dont le siège se trouve également à Abidjan.
Dans ce contexte, l’arrivée d’une filiale d’United Capital pourrait renforcer les capacités de mobilisation de capitaux dans la région et favoriser un meilleur accès au financement pour les entreprises locales.


Un soutien renforcé aux jeunes entrepreneurs ivoiriens
Au-delà de l’investissement institutionnel, la visite de Tony Elumelu a également mis en lumière l’action de sa fondation en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes en Afrique. Lancée en 2015, la Tony Elumelu Foundation a déjà soutenu plusieurs milliers de start-up sur le continent, dont des dizaines en Côte d’Ivoire. Les bénéficiaires du programme reçoivent notamment une subvention de 5 000 dollars, un accompagnement personnalisé, un accès au mentorat ainsi qu’à un vaste réseau d’entrepreneurs panafricains.
Selon le communiqué de la Présidence, l’homme d’affaires a évoqué lors de son audience avec le chef de l’État ivoirien la formation des jeunes entrepreneurs et le financement de leurs projets via cette fondation. Cette démarche participe d’une volonté plus large d’inclusion économique, dans un pays où plus de 70% de la population a moins de 35 ans.
Une dynamique régionale en construction
Avec cette nouvelle implantation, Tony Elumelu poursuit la consolidation d’un réseau panafricain d’institutions financières capable de répondre aux besoins spécifiques du continent. Le choix d’Abidjan pour accueillir cette nouvelle filiale n’est pas anodin : il reflète la confiance accordée à la Côte d’Ivoire comme pilier de la stabilité économique régionale, et confirme l’intérêt croissant du secteur privé africain pour les marchés francophones.
Alors que les flux d’investissements intra-africains restent encore limités, cette initiative pourrait servir de catalyseur pour d’autres acteurs souhaitant opérer à l’échelle de l’UEMOA à partir d’un centre de gravité stable et en expansion.
