La ministre ghanéenne du Commerce, Elizabeth Ofosu-Adjare, a récemment rencontré à Washington D.C. des responsables américains pour consolider les relations économiques entre le Ghana et les États-Unis. Ces discussions s’inscrivent dans un contexte marqué par des tensions commerciales mondiales, notamment la politique « America First » qui impose un droit de douane de 10% sur certaines exportations, dont celles du Ghana.
Cette visite illustre la volonté du Ghana de maintenir et développer des liens solides avec un partenaire clé, tout en négociant les conditions qui favorisent ses intérêts économiques.
L’AGOA, pierre angulaire de la coopération
Au cœur des échanges, la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) joue un rôle central. Ce dispositif américain, lancé en 2000, permet à certains pays africains d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane. Mais cet avantage arrive à expiration en septembre 2025. Mme Ofosu-Adjare a fermement plaidé pour son renouvellement, soulignant qu’« AGOA est un dispositif gagnant-gagnant », bénéfique pour les deux économies.
Pour le Ghana, AGOA est plus qu’un simple accord commercial. Il stimule les investissements américains, notamment dans le textile et l’habillement, des secteurs en plein essor au Ghana. Sans ce cadre, les exportateurs ghanéens risqueraient de perdre en compétitivité.
La politique de contenu local et les attentes des investisseurs
Un autre sujet clé abordé est la politique ghanéenne de contenu local, qui vise à favoriser l’emploi et les fournisseurs locaux, particulièrement dans l’exploitation minière. Cette politique a suscité des débats avec les compagnies américaines opérant au Ghana. La ministre a rappelé que « l’impact de cette politique sur les compagnies minières américaines a été examiné », tandis que les Américains ont salué « l’approche proactive du Ghana » et la volonté d’un « dialogue constructif » pour concilier développement national et intérêts privés.
Réglementation et paiement des dettes : des points sensibles
Les responsables américains ont aussi pointé des difficultés pratiques. Ils ont évoqué le problème des importations d’excavatrices et véhicules trop anciens venant des États-Unis, appelant à « une meilleure clarté réglementaire » et un « respect accru des normes ». Par ailleurs, le règlement des dettes impayées aux entreprises américaines a été un sujet d’attention. La ministre a rassuré que le ministère ghanéen des Finances s’emploie à « un règlement rapide de ces dettes ».
Relance de la plateforme TIFA
Enfin, les deux parties ont convenu de la nécessité de relancer le dialogue dans le cadre de l’Accord-cadre sur le commerce et l’investissement (TIFA). Cette plateforme, créée pour faciliter la coopération commerciale et résoudre les différends, doit être revitalisée pour renforcer la confiance et structurer les échanges commerciaux et d’investissement.
Une diplomatie économique active
Cette rencontre illustre la stratégie du Ghana pour renforcer sa diplomatie économique. Elizabeth Ofosu-Adjare, également députée, prépare déjà de nouvelles discussions avec le Bureau du représentant américain au commerce (USTR). Son objectif est clair : poursuivre les consultations sur les enjeux économiques communs et assurer la pérennité d’un partenariat profitable.
En résumé, le Ghana mise sur un dialogue ouvert et constructif pour surmonter les obstacles commerciaux et attirer davantage d’investissements américains. Dans un contexte international parfois tendu, ce partenariat bilatéral, fondé sur des dispositifs comme AGOA et la coopération réglementaire, apparaît essentiel pour soutenir la croissance économique ghanéenne.