L’Algérie s’apprête à consolider sa place de leader en Afrique dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie. Le 13 juin 2025, Africa Finance Corporation (AFC), institution panafricaine d’investissement, a annoncé son intention de nouer des partenariats stratégiques dans l’énergie, les mines et les énergies renouvelables en Algérie. Objectif : renforcer l’économie nationale tout en accélérant sa transition vers une croissance durable.
Cette annonce fait suite à une réunion de haut niveau à Alger entre Samaila Zubairu, président et directeur général de l’AFC, et Mohamed Arkab, ministre d’État algérien de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables. Les discussions ont porté sur le financement de grands projets d’infrastructure, incluant des usines pétrochimiques, des initiatives d’énergies renouvelables, des exploitations minières et des réseaux énergétiques transfrontaliers. « L’Algérie est un partenaire clé pour bâtir une Afrique économiquement indépendante et intégrée », a déclaré Zubairu, soulignant le potentiel du pays à mener la transformation industrielle du continent.
L’Algérie, premier exportateur de gaz naturel en Afrique, dépend fortement de ses ressources pétrolières et gazières. Mais la volatilité des prix mondiaux et la transition énergétique mondiale poussent le pays à diversifier son économie. Les investissements dans les énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, ainsi que dans l’extraction de minerais stratégiques comme le phosphate ou le minerai de fer, sont désormais prioritaires. L’engagement de l’AFC témoigne de la confiance dans les ambitions de l’Algérie de devenir un hub énergétique régional, reliant l’Afrique du Nord à l’Europe via des projets comme des gazoducs ou des réseaux électriques transcontinentaux.
Basée à Lagos, au Nigeria, l’AFC est spécialisée dans le financement de projets d’infrastructure à travers l’Afrique. Avec des réalisations comme des centrales électriques au Ghana ou des réseaux de transport au Kenya, elle apporte expertise et capitaux à long terme. En Algérie, l’AFC souhaite mobiliser des fonds pour des « projets à fort impact » capables de créer des emplois et de renforcer la résilience économique, selon Zubairu.
Pourquoi est-ce important ? Grâce à sa position stratégique et ses vastes ressources, l’Algérie est un maillon essentiel pour l’intégration économique de l’Afrique. Les interconnexions énergétiques transfrontalières, par exemple, consistent à construire des infrastructures permettant de partager l’électricité ou le gaz entre pays, favorisant le commerce et la sécurité énergétique. Ces projets pourraient relier l’Algérie à des voisins comme la Tunisie ou le Maroc, voire alimenter l’Europe en énergie propre. Par ailleurs, les investissements dans la pétrochimie et les mines pourraient faire de l’Algérie un fournisseur clé de matériaux pour des industries mondiales, des engrais aux batteries de véhicules électriques.
Pour les Algériens, ces partenariats promettent des retombées concrètes. Les projets d’infrastructure pourraient générer des milliers d’emplois, tandis que les initiatives d’énergies renouvelables s’alignent sur les objectifs climatiques mondiaux. Cependant, des défis subsistent. La bureaucratie et les obstacles réglementaires ont souvent freiné les investissements étrangers en Algérie. L’engagement de l’AFC à travailler « aux côtés des institutions algériennes » suggère une approche collaborative pour surmonter ces entraves.
L’accent mis par l’AFC sur la durabilité s’inscrit dans une dynamique africaine plus large en faveur d’une croissance verte. Avec ses abondantes ressources solaires, éoliennes et minérales, le continent peut compter sur des acteurs comme l’AFC pour financer des projets alliant progrès économique et responsabilité environnementale. Les efforts de l’Algérie pour diversifier son économie pourraient inspirer d’autres nations africaines riches en ressources.
À l’heure où la demande mondiale en énergies propres et minerais stratégiques explose, l’Algérie se trouve à un tournant. Avec le soutien de l’AFC, le pays pourrait passer d’un géant des combustibles fossiles à une économie diversifiée et durable. « Nous sommes prêts à mobiliser des capitaux à long terme pour des projets transformateurs », a affirmé Zubairu, marquant un pas audacieux vers une Afrique plus intégrée et prospère.
Ce partenariat pourrait redéfinir le rôle de l’Algérie dans l’avenir économique de l’Afrique. S’il réussit, il ouvrira la voie à une croissance bénéfique pour la nation et le continent tout entier.
