International : Frappe sur l’Iran, le monde au bord du gouffre

Dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, des avions furtifs américains ont bombardé les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan. Cette opération, menée en coordination avec Israël, marque une escalade sans précédent dans la région. Washington qualifie l’attaque de « réussie », visant des « sites stratégiques ». Mais pour Téhéran, c’est une « agression militaire féroce » et une « violation impardonnable du droit international », selon le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Une attaque minutieusement préparée

Quelques heures avant les frappes, les États-Unis ont informé Israël de l’opération imminente. Le président américain, dans une allocution calculée, a présenté l’attaque comme un pas vers la « paix ». Pourtant, cet ultimatum public, lancé la veille, sommant l’Iran de « se ressaisir » sous deux semaines, semble n’avoir été qu’un leurre. « Le moment était venu pour la paix », a déclaré le président, alors que ses avions quittaient l’espace aérien iranien. Mais pour beaucoup, cette opération est une déclaration de guerre déguisée, en violation de la Charte des Nations unies.

La réponse iranienne : fermeté et diplomatie

Téhéran n’a pas tardé à réagir. Lors d’une conférence de presse à Istanbul, Abbas Araghchi a dénoncé une « trahison » de la part du président américain, non seulement envers l’Iran, mais aussi envers ses propres électeurs. « Le droit à l’autodéfense légitime » de l’Iran guidera sa réponse, a-t-il assuré, tout en regrettant que « la porte de la diplomatie » soit, pour l’instant, fermée. Le ministre s’est envolé pour Moscou ce dimanche, où il rencontrera Vladimir Poutine dès lundi, signe d’un renforcement des alliances face à l’Occident.

L’Axe de la Résistance s’embrase

L’onde de choc ne se limite pas à l’Iran. À Sanaa, les Houthis, alliés de Téhéran, ont rompu le cessez-le-feu signé avec les États-Unis en mai. Depuis leur position stratégique au détroit de Bab el-Mandeb, ils menacent désormais tout navire américain en mer Rouge. Cette escalade menace le commerce maritime mondial, crucial pour le transport de pétrole. Une perturbation prolongée du détroit pourrait faire grimper les prix de l’énergie, déjà sous tension, et fragiliser les économies dépendantes des importations pétrolières.

Un impact économique mondial

Les marchés financiers, encore sous le choc, redoutent une crise énergétique. L’Iran, membre de l’OPEP, produit environ 3,2 millions de barils de pétrole par jour. Toute riposte iranienne, comme une fermeture du détroit d’Ormuz, par où transite 20% du pétrole mondial, pourrait provoquer une flambée des prix. Les investisseurs surveillent aussi la réaction de la Chine et de la Russie, principaux partenaires commerciaux de l’Iran. Une escalade militaire prolongée pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales, déjà fragilisées.

Une rupture juridique et géopolitique

Sur le plan juridique, l’attaque américaine soulève des questions graves. En frappant un État souverain sans mandat de l’ONU, Washington s’expose à des accusations d’agression. « C’est une violation impardonnable du droit international », a martelé Araghchi. Ce précédent pourrait affaiblir la crédibilité des institutions internationales, déjà critiquées pour leur inefficacité face aux crises. Géopolitiquement, l’opération renforce l’Axe de la Résistance, qui promet une réponse « coordonnée et transnationale ». Le risque d’un conflit régional, voire global, n’a jamais été aussi élevé.

Un avenir incertain

Pour l’heure, l’ampleur des dégâts sur les sites nucléaires reste floue. Les défenses iraniennes ont abattu plusieurs drones israéliens, mais l’impact des frappes sur les installations reste à évaluer. Ce qui est clair, c’est que cette attaque marque un tournant. L’équilibre précaire du Moyen-Orient vacille, et avec lui, la stabilité économique mondiale. Entre rhétorique belliqueuse et appels à la diplomatie, le monde retient son souffle, conscient qu’un seul faux pas pourrait embraser la région.