
À Ouagadougou, la 33ᵉ Assemblée générale des Sociétés d’État et des Établissements publics de prévoyance sociale (EPPS) entame ce vendredi sa deuxième journée de travaux. Les échanges de la veille, jeudi 26 juin, ont mis en lumière des performances économiques en forte hausse pour l’exercice 2024, dans un contexte national toujours marqué par les tensions sécuritaires.
Une croissance remarquable du chiffre d’affaires
Selon les premières données communiquées jeudi, les 21 sociétés d’État burkinabè ont enregistré un chiffre d’affaires cumulé de 3 090,03 milliards FCFA en 2024, contre 1 910,74 milliards FCFA en 2023, soit une progression de +61,72%. Cette croissance s’accompagne d’un résultat net global de 120,38 milliards FCFA, en hausse par rapport aux 97,03 milliards FCFA de l’année précédente.
Les autorités ont également souligné la contribution directe de ces entités au budget national, estimée à 595,31 milliards FCFA, un montant relativement stable en comparaison aux 589,04 milliards FCFA versés en 2023. Cette part représente environ 19,7% des recettes budgétaires totales de l’État pour l’année écoulée.
À ce stade, 19 sociétés sont bénéficiaires, tandis que deux restent déficitaires, selon les bilans présentés jeudi. Ces performances sont accueillies avec prudence, alors que les sessions de vendredi doivent encore approfondir les recommandations et actions correctrices à envisager.
Gouvernance : des réformes pour encadrer la gestion
Parmi les points notables évoqués lors de cette première journée figure la mise en œuvre progressive des réformes de gouvernance. Le gouvernement a entamé un processus de régulation des rémunérations et avantages des dirigeants des sociétés d’État. Cette démarche vise à instaurer une discipline budgétaire plus stricte dans les entreprises publiques, tout en assurant une meilleure répartition des ressources.
Les rapports financiers de 2024, examinés jeudi, ont également permis d’évaluer le niveau d’exécution des recommandations formulées lors des sessions précédentes, un exercice qui doit se poursuivre ce vendredi pour plusieurs entités encore à l’ordre du jour.
Une dynamique de diversification en cours
La session en cours a également permis de confirmer l’entrée de six nouvelles sociétés d’État dans le périmètre de l’Assemblée : le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA), Faso Transit et Logistique (FTL), la Société de participation minière du Burkina (SOPAMIB), ainsi que Faso Guulgo, Faso Kossam et Faso Yaar.
Ces entités interviennent dans des secteurs jugés stratégiques pour la souveraineté économique nationale, notamment les mines, la logistique, le transport et l’agriculture. Leur intégration officielle renforce les ambitions de diversification de l’économie burkinabè, encore très dépendante de quelques filières dominantes comme les mines et le coton.
Les EPPS, partenaires de la stabilité sociale
La session a également abordé les résultats des trois Établissements publics de prévoyance sociale : la CNSS, la CARFO et la CNAMU. Ensemble, ils ont réalisé en 2024 des recettes globales de 396,06 milliards FCFA, en hausse de +12,2% par rapport aux 352,95 milliards FCFA de 2023. Leur excédent de gestion consolidé atteint 212,59 milliards FCFA, contre 183,60 milliards un an plus tôt.
Toutefois, leur contribution directe au budget national demeure modeste (2,51 milliards FCFA), bien que leur rôle dans le maintien de la cohésion sociale soit jugé essentiel, notamment dans un contexte sécuritaire dégradé.
Vers des décisions attendues ce vendredi
Ce vendredi 27 juin, la session doit se poursuivre avec la suite des présentations, l’examen final des bilans restants, ainsi que l’adoption des recommandations qui orienteront les actions à venir. Les discussions devraient également porter sur les perspectives de dividendes, les mesures correctrices pour les sociétés déficitaires et l’évaluation de la mise en œuvre effective des réformes structurelles.
Les conclusions de cette 33ᵉ Assemblée générale sont donc encore attendues. Elles devraient permettre de déterminer si les entreprises publiques pourront maintenir cette dynamique dans un contexte budgétaire toujours tendu et une conjoncture sécuritaire incertaine.