La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 26 juin 2025, une subvention de 500 000 dollars pour entreprendre une étude de faisabilité sur la première phase d’un réseau de transport par téléphérique à Kigali, qui sera le premier système de transport urbain aérien d’Afrique subsaharienne.
Les fonds, qui proviendront du Fonds de développement urbain et municipal (UMDF) de la Banque, devraient contribuer à ouvrir la voie au projet de téléphérique urbain de Kigali, une initiative de mobilité de 5,5 km d’une valeur de 100 millions de dollars et promettant de réduire les embouteillages de la ville, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de connecter les communautés mal desservies aux emplois et aux services essentiels.
Le Fonds de développement urbain et municipal est un fonds fiduciaire hébergé par la BAD, qui fournit un soutien direct aux villes, pour mobiliser des financements et une assistance technique, développer des partenariats, l’engagement des villes, l’identification de projets et l’investissement.
La phase 1 du projet comprendra deux corridors de transit essentiels : le parc de taxis de Nyabugogo vers le centre commercial du quartier central des affaires (CBD) ; et le centre de congrès de Kigali vers la ville sportive de Kigali, reliant des monuments publics tels que le stade Amahoro, la BK Arena et le nouveau tribunal de Zaria.
Le projet s’inscrit dans la taxonomie verte du Rwanda, la stratégie de mobilité électrique et la stratégie de financement du climat et de la nature (CNFS) et s’aligne étroitement sur les objectifs climatiques nationaux du Rwanda, qui visent une réduction de 38 % des émissions de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050. La mise en œuvre du projet devrait suivre un modèle de partenariat public-privé, selon Imena Munyampenda, directrice générale de l’Agence rwandaise de développement des transports.
La construction devrait débuter fin 2026 et la mise en service est prévue pour 2028. Une fois terminé, le téléphérique transportera plus de 50 000 passagers par jour sur un trajet de 15 minutes de bout en bout, s’intégrant ainsi à l’infrastructure de transport existante de la ville.
L’étude de faisabilité prévoit de s’inspirer des systèmes de téléphériques performants de La Paz, en Bolivie, et de Singapour. Le système privilégiera l’accès des personnes handicapées, l’emploi des filles, des femmes et des personnes à faibles revenus, ainsi que la création d’emplois, le renforcement des capacités et le transfert de technologie.
Elle devrait permettre au projet d’attirer des investissements internationaux, notamment par le biais de plateformes telles que l’Africa Investment Forum (AIF). L’UMDF a financé l’étude de faisabilité d’un autre projet dans le pays, le projet d’amélioration des transports urbains de Kigali, afin d’attirer des investissements cruciaux.
« Cette étude de faisabilité pionnière constitue une étape décisive », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la BAD pour le secteur privé, les infrastructures et l’industrialisation. « Grâce à l’UMDF, la BAD pose les bases d’une infrastructure verte prête à l’investissement, offrant à la fois impact et rentabilité. »
Selon le président de la BAD, le Dr Akinwumi Adesina, ce projet transformateur s’inscrit parfaitement dans la vision de la Banque pour des infrastructures de mobilité urbaine durables, vertes et résilientes au changement climatique, ainsi que dans sa stratégie décennale axée sur l’urbanisation et l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique (AGIA), une initiative de partenariat mondial pilotée par la BAD, Africa50 et l’Union africaine. « En finançant le système de téléphérique urbain du Rwanda, nous investissons dans un modèle évolutif de transport public inclusif et à faibles émissions de carbone, que les villes africaines peuvent imiter », a-t-il déclaré.
Financement mixte
Le financement de 100 millions de dollars comprendra une combinaison stratégique de subventions, de prêts concessionnels, de financements mixtes et d’assistance technique. La subvention de l’UMDF financera une évaluation du déficit de viabilité du projet.
Le gouvernement rwandais, la BAD et d’autres partenaires de développement collaboreront pour offrir un financement mixte, ainsi qu’un financement commercial de la Société financière internationale (IFC), d’Africa50, de la Banque du commerce et du développement (TDB), de l’Africa Finance Corporation (AFC), ainsi que des investisseurs privés et de l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique (AGIA).