Banque : George Elombi prend la tête d’Afreximbank, fort de 30 ans d’expérience interne

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Avec plus de 40 milliards de dollars d’actifs sous gestion, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) vient de nommer à sa présidence un pilier de l’institution : le Dr George Elombi. Juriste de formation, cadre historique, il succède au Pr Benedict Oramah en septembre 2025.

Réunie à Abuja du 25 au 28 juin 2025, l’Assemblée générale annuelle des actionnaires d’Afreximbank a entériné un choix stratégique : celui de la continuité. Le Camerounais George Elombi, en poste depuis 1996, devient le quatrième président de la banque panafricaine depuis sa création en 1993. Il succède au professeur Benedict Oramah, en poste depuis 2015, et dont le mandat prendra fin en septembre.

Une carrière bâtie au sein de l’institution

Arrivé comme juriste à la Banque, Elombi a progressivement gravi les échelons pour devenir vice-président exécutif en charge de la gouvernance, des services juridiques et des services généraux. Il a également été directeur juridique, secrétaire exécutif, puis directeur du département Mobilisation des capitaux propres et Relations avec les investisseurs. Ce parcours interne témoigne d’une connaissance fine de l’institution et de ses leviers.

J’ai travaillé aux côtés de collègues remarquables et de dirigeants exceptionnels pour contribuer à façonner la vision, le mandat et la croissance de cette institution”, a-t-il déclaré lors de son acceptation, en soulignant sa volonté de faire d’Afreximbank un instrument de “restauration de la dignité des Africains, où qu’ils soient.”

Un homme de dossier à la manœuvre pendant la pandémie

Pendant la crise du Covid-19, Elombi a piloté la réponse institutionnelle à travers le Comité d’intervention d’urgence, mobilisant plus de 2 milliards de dollars pour l’achat et la distribution de vaccins dans les pays d’Afrique et des Caraïbes. Un engagement qui a illustré sa capacité à gérer des situations exceptionnelles et à mobiliser des financements à grande échelle.

En parallèle, il a joué un rôle central dans le renforcement de la structure du groupe Afreximbank, avec la création de filiales comme FEDA, le Fonds pour le développement des exportations en Afrique, et AfrexInsure, une entité dédiée à la gestion d’assurance. Des outils conçus pour diversifier les mécanismes de financement au service du commerce continental.

Un profil académique solide, un engagement panafricain affirmé

Titulaire d’un doctorat en arbitrage commercial et d’un LL.M. de la London School of Economics, George Elombi est également diplômé en droit de l’Université de Yaoundé. Avant de rejoindre Afreximbank, il enseignait le droit à l’Université de Hull, au Royaume-Uni.

Sa nomination est l’aboutissement d’un processus de sélection rigoureux lancé en janvier 2025, comprenant un appel à candidatures mondial et une série d’évaluations menées par un cabinet international de recrutement. Sur proposition du conseil d’administration, les actionnaires ont validé son nom pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

Une institution aux ambitions continentales

Créée pour soutenir le commerce intra et extra-africain, Afreximbank est aujourd’hui un acteur clé de l’architecture financière du continent. L’institution, dont le siège est basé au Caire, affichait fin 2024 des actifs de 40,1 milliards de dollars et 7,2 milliards de fonds propres. Elle bénéficie de notations internationales solides (Moody’s Baa1, Fitch BBB-, GCR A, etc.).

Fervente promotrice de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé le système de paiement PAPSS, adopté par l’Union africaine, et soutient les États à travers un fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars.

Le Dr Elombi a accepté de relever un défi de taille formulé par son prédécesseur : faire d’Afreximbank une banque de 250 milliards de dollars d’ici dix ans. Une ambition à la hauteur des défis de transformation économique que porte le continent.

Par cette nomination, Afreximbank mise sur l’expérience maison, la continuité stratégique et l’intégration continentale. En plaçant un juriste chevronné à sa tête, la Banque veut conjuguer rigueur institutionnelle et accélération du développement panafricain.

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