Marché : 50 ans après sa fermeture, l’Ethiopie relance sa bourse pour attirer les investisseurs

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Après 50 ans de fermeture, l’Ethiopie retrouve sa Bourse des valeurs mobilières, officiellement lancé le 10 janvier 2025. Ainsi, le pays d’Afrique de l’Est espère attirer des investissements nationaux et internationaux pour stimuler la création de richesses et favoriser sa croissance économique.

Le Premier ministre Abiy Ahmed se félicite de cette étape, qui valide sa volonté de réformes ambitieuses, notamment de modernisation d’une économie « fortement étatisée, très encadrée et peu ouverte aux investissements étrangers ».

« C’est un nouveau départ », a-t-il déclaré lors de l’inauguration à Addis Abeba, tout en exhortant les Ethiopiens à prendre des risques. « Nous ferons du marché des capitaux un succès », a-t-il ajouté avant de faire symboliquement sonner la cloche de la Bourse.

Le président de l’Ethiopian Securities Exchange (ESX) Tilahun Kassahun, a affirmé, sans toutefois donner de calendrier, que l’ambition est d’avoir 90 entreprises cotées et quatre millions d’investisseurs.

« Le lancement de cette bourse devrait rendre l’environnement d’investissement plus accessible, permettant aux entreprises de lever des fonds de manière plus efficace et offrant aux investisseurs un éventail élargi d’options pour diversifier leurs portefeuilles », a indiqué l’ESX. Et d’ajouter que : « cette évolution s’inscrit dans la vision plus large de l’Ethiopie de construire un secteur financier dynamique et résilient, propice à une croissance économique durable ». 

Une économie en mutation

La réouverture de la Bourse « aurait dû se produire il y a longtemps », a déclaré à l’AFP Samson Berhane, analyste indépendant, précisant que cela va « aider les investisseurs à lever des fonds à long terme et même à régulariser le marché obligataire et le marché interbancaire ».

Ces derniers mois, les autorités ont adopté une série de réformes économiques pour attirer les investisseurs. En décembre, le Parlement a adopté une libéralisation partielle de son système bancaire, permettant à des acteurs étrangers de s’implanter.

En octobre, le gouvernement a organisé les premières ventes d’actions de l’opérateur public de télécommunications Ethio Telecom, à hauteur de 10%. Fin juillet, pour obtenir un prêt de la part du Fonds monétaire international (FMI), l’Ethiopie a notamment annoncé une réforme majeure du système de change, en permettant aux banques commerciales de fixer librement le taux de change. Ces réformes visent à améliorer l’attractivité du pays et à offrir un cadre propice aux affaires.