Niger : Le FMI annonce un décaissement de 51 millions de dollars pour soutenir l’économie

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Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, mercredi 22 janvier dernier, un décaissement immédiat de 51 millions de dollars (32 milliards FCFA) en faveur du Niger. Cette décision s’inscrit dans le cadre de deux programmes distincts : la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRS). Ce soutien financier vise à accompagner les réformes engagées par les autorités nigériennes pour renforcer l’économie du pays, confronté à des défis structurels majeurs.

Avec une croissance économique projetée à 8,8% en 2024, principalement grâce à l’essor de la production pétrolière, le Niger amorce une reprise après une année marquée par des turbulences politiques et des sanctions économiques. En 2025, cette dynamique devrait se maintenir, avec une prévision de croissance de 7,9%, soutenue par l’exportation du pétrole brut et la reprise des échanges commerciaux avec ses partenaires régionaux, notamment le Bénin. Cependant, ces perspectives optimistes sont contrebalancées par des risques persistants, tels qu’un niveau élevé d’endettement et des fragilités dans le secteur bancaire.

Le décaissement de 51 millions de dollars comprend 17 millions au titre de la FEC et 34 millions dans le cadre de la FRS. À ce jour, le Niger a bénéficié de 227 millions de dollars au total dans le cadre de l’accord FEC et de 78 millions via la FRS. Ces fonds visent à appuyer des initiatives cruciales telles que l’amélioration de la mobilisation des ressources intérieures, la rationalisation des dépenses publiques et la transparence budgétaire.

Toutefois, les résultats obtenus dans le cadre de la FEC restent mitigés. Bien que deux des trois critères de performance aient été atteints, seuls deux des six objectifs indicatifs ont été réalisés. Les réformes prévues dans le cadre de la FRS ont, quant à elles, été intégralement mises en œuvre. Parmi les avancées, on note l’intégration du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie dans le budget 2025 ainsi que la révision du Code général des impôts.

Malgré ces progrès, le pays fait face à de nombreux défis. La pression sur le financement intérieur demeure préoccupante, tout comme les vulnérabilités du secteur bancaire. La dépendance aux financements régionaux, souvent coûteux, continue d’accentuer les contraintes budgétaires. Par ailleurs, les effets combinés des conflits armés dans la région et des chocs climatiques rendent la situation économique et sociale encore plus fragile.

Le FMI appelle les autorités nigériennes à accélérer les réformes pour renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption. L’amélioration de la transparence budgétaire, la recapitalisation des banques locales et la réduction des arriérés de dette intérieure figurent parmi les mesures prioritaires. Le succès de ces initiatives dépendra également de la capacité du Niger à attirer des financements climatiques et à diversifier son économie, afin de réduire sa dépendance aux recettes pétrolières.

En dépit des obstacles, l’institution monétaire reste optimiste quant à l’avenir du Niger et réitère son engagement à accompagner le pays dans ses efforts pour une croissance inclusive et durable. Le décaissement de 51 millions de dollars représente une étape clé dans ce processus, offrant une opportunité au Niger de renforcer sa résilience économique et d’améliorer les conditions de vie de sa population.