Sommet africain de l’énergie : La BAD et la Banque mondiale mobilisent plus de 6 milliards de dollars pour électrifier l’Afrique

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L’Afrique fait face à un déficit énergétique critique, avec près de 600 millions de personnes vivant sans électricité. Pour répondre à cette situation, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, soutenues par des partenaires internationaux, ont mobilisé plus de 6 milliards de dollars dans le cadre de Mission 300, une initiative ambitieuse visant à fournir de l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030.

Lors du Sommet africain de l’énergie tenu à Dar es Salaam, des engagements financiers importants ont été annoncés. La Banque islamique de développement (BID) a promis 2,5 milliards de dollars, accompagnés de 2 milliards de dollars d’assurance pour réduire les risques des projets énergétiques. La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) s’est engagée à hauteur de 1,5 milliard de dollars, tandis que le Fonds OPEP pour le développement international (OPEC Fund) a promis 2 milliards de dollars. Ces fonds viennent renforcer les efforts des institutions africaines et mondiales déjà investies dans le projet.

Le défi est immense. L’Afrique compte à elle seule 83% de la population mondiale n’ayant pas accès à l’électricité. Dans les zones rurales, cette situation est encore plus alarmante, avec seulement 40% des habitants connectés. Ce manque d’énergie freine le développement économique, limite l’accès à des services essentiels comme la santé et l’éducation, et empêche l’industrialisation.

Akinwumi Adesina, président de la BAD, a insisté sur l’importance de ces efforts, soulignant que sans électricité, il n’y a pas de développement. La priorité de Mission 300 est claire : accélérer l’électrification du continent. Cela passe par le développement des énergies renouvelables, telles que le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique, mais aussi par l’électrification des zones rurales, où les besoins sont les plus urgents. L’initiative prévoit également des réformes politiques pour attirer davantage d’investissements privés et garantir une mise en œuvre rapide et efficace des projets.

Dr. Muhammad Al Jasser, président de la BID, a rappelé que l’accès à l’énergie est un droit fondamental. Selon lui, en soutenant Mission 300, les partenaires internationaux ne se contentent pas de construire des infrastructures, mais créent une opportunité unique de transformer des vies et de stimuler la prospérité économique sur tout le continent.

Mission 300 vise également à utiliser l’énergie comme levier de développement global. Une meilleure accessibilité à l’électricité permettra d’améliorer la productivité des entreprises locales, de renforcer les systèmes éducatifs et sanitaires, et de stimuler la création d’emplois à travers l’Afrique. Ces avancées auront des répercussions directes sur les conditions de vie des populations et sur la croissance économique du continent.

Akinwumi Adesina a appelé d’autres partenaires à rejoindre cette initiative historique, affirmant que seule une action collective permettra de relever ce défi monumental. Mission 300, bien plus qu’un plan financier, symbolise un espoir pour des millions d’Africains privés d’électricité.

Avec plus de 6 milliards de dollars mobilisés et une détermination commune à combler le fossé énergétique, Mission 300 pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique, une ère où chaque citoyen aura accès à une énergie fiable et durable.

JM Gogbeu