La première ligne de métro d’Abidjan se dessine à l’horizon. Longue de 37,4 km, elle s’étendra d’Anyama, au nord, jusqu’à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, au sud, en passant par 20 stations. D’ici 2028, elle pourrait transporter entre 500 000 et 1 million de passagers par jour. Pour rendre ce projet accessible à tous, Hitachi Rail et EASIER viennent d’être désignés pour équiper le métro d’un système de billettique moderne. Une avancée majeure pour une ville étouffée par les embouteillages.
Le système TRANSCITY TM d’Hitachi Rail promet de simplifier la vie des usagers. Paiements par smartphone ou QR code, accès fluide : l’objectif est clair, rendre les trajets rapides et abordables. EASIER, partenaire français, installera 330 portillons d’accès, des distributeurs de billets et des automates portables dans chaque station. Ensemble, ils misent sur une technologie qui désengorgera le réseau de bus, aujourd’hui saturé, et s’intégrera aux autres transports de la métropole.
Ce métro, c’est bien plus qu’un chantier. Avec un coût de 1,36 milliard d’euros, financé par la France et des acteurs privés, il ambitionne de transformer Abidjan. La ligne nord ouvrira en 2027, suivie de l’ensemble un an plus tard. Les travaux avancent : un pont ferroviaire de 372 mètres a été livré en 2024, et viaducs ou passerelles prennent forme. Mais des obstacles demeurent, comme les indemnisations des 13 000 foyers déplacés ou la coordination des équipes internationales.
Hitachi Rail apporte une expertise rodée en Afrique, d’Alger à Johannesburg. EASIER, impliqué dans le Grand Paris Express, complète ce duo gagnant. Jean-Marc Reynaud, vice-président d’Hitachi Rail RCS, l’affirme : « Notre solution de billettique offrira aux passagers d’Abidjan un service de transport plus efficace, durable et accessible, et soutiendra ainsi le développement économique de cette région. » Un optimisme partagé par les autorités ivoiriennes, qui voient dans ce métro un symbole de modernité.
Au-delà de la technique, ce système de billettique pourrait changer la donne. En rendant le métro pratique et abordable, il favorisera son adoption massive. À terme, il boostera l’économie locale, avec 2 000 emplois directs à la clé, et soulagera une population asphyxiée par les bouchons. Abidjan, carrefour ouest-africain, s’offre ainsi une chance de briller parmi les grandes métropoles mondiales. Un pari audacieux, mais déjà en bonne voie.
