Ghana : Le gouvernement bénéficiera de 370 millions de dollars du FMI pour corriger les dérapages budgétaires

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Le Ghana va recevoir 370 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Ce montant sera débloqué après un accord trouvé entre les autorités ghanéennes et le FMI. Il s’inscrit dans le cadre de la quatrième revue du programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce financement vise à soutenir le pays dans ses efforts pour corriger les dérapages budgétaires constatés en 2024.

L’économie ghanéenne a connu de bons résultats en 2024. La croissance a été plus forte que prévu, portée par le secteur minier, le bâtiment et les transferts de fonds. Le déficit extérieur s’est aussi réduit, grâce à la bonne tenue des exportations d’or et de pétrole. Mais malgré ces signaux positifs, la gestion budgétaire a dérapé en fin d’année. En cause : les dépenses accrues liées aux élections générales.

Le gouvernement sortant a largement utilisé la dette à court terme. Il a aussi dépassé les objectifs d’inflation fixés dans le programme avec le FMI. Plusieurs réformes importantes, notamment dans les domaines fiscal, énergétique et bancaire, ont été repoussées. Ces retards ont fragilisé le programme de redressement économique.

Face à cette situation, le nouveau gouvernement, en place depuis début 2025, a réagi. Il a adopté un budget rigoureux pour cette année. Objectif : atteindre un excédent primaire de 1,5% du PIB, contre un déficit de plus de 3% en 2024. Le gouvernement a aussi lancé une réforme du cadre budgétaire. Il prévoit un audit complet de la dette et impose désormais des règles plus strictes pour les nouvelles dépenses.

La Banque du Ghana a soutenu ces efforts. Elle a relevé son taux directeur pour freiner l’inflation. Elle a aussi ajusté sa politique monétaire pour mieux contrôler la masse monétaire en circulation.

Le FMI a salué ces mesures. Il souligne toutefois que la réussite du programme dépendra aussi des réformes structurelles. Ces réformes concernent surtout la gouvernance, la gestion des entreprises publiques et la transparence. Le secteur de l’énergie reste particulièrement fragile. Le gouvernement a repris l’ajustement des tarifs d’électricité. Il veut ainsi réduire les pertes du secteur et freiner l’accumulation de dettes.

Sur la question de la dette, le Ghana poursuit sa restructuration. Un accord a été trouvé avec les créanciers publics dans le cadre du Cadre commun du G20. Des discussions sont toujours en cours avec les créanciers privés. Elles visent à assurer un traitement équitable et conforme aux règles du programme du FMI.

Si le Conseil d’administration du FMI approuve cet accord dans les prochaines semaines, le Ghana recevra le décaissement prévu. Il portera à environ 2,35 milliards de dollars le total des fonds déjà versés par le FMI depuis mai 2023.

Le chef de mission du FMI, Stéphane Roudet, a salué l’engagement du Ghana. Selon lui, les nouvelles autorités ont pris des décisions « audacieuses » pour remettre l’économie sur la bonne voie.

Le pays reste toutefois sous pression. L’inflation reste élevée. Le pouvoir d’achat des ménages a chuté. Le gouvernement doit donc concilier rigueur budgétaire et apaisement social. Le FMI encourage le Ghana à maintenir le cap des réformes tout en protégeant les populations les plus vulnérables.