« La transformation économique du Bénin se poursuit, portée par l’augmentation des exportations de biens à valeur ajoutée et par le dynamisme des technologies de l’information. L’activité économique a été plus forte que prévue, avec un taux de croissance de 7,5 % en 2024, soit un point de plus que la prévision initiale de 6,5% », Cette information a été révélée par le FMI, lors de sa récente mission dirigée par Frédéric Lambert, tenue à Cotonou.
L’équipe du FMI s’est rendue dans le pays pour mener les entretiens sur la sixième revue du programme économique et financier, appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la facilité élargie de crédit (FEC), et sur la troisième revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
Les autorités béninoises et les services du FMI sont donc parvenus à un accord sur les mesures mises en œuvre pour achever la sixième revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC d’une durée de 42 mois et la troisième revue de l’accord appuyé par la FRD, sous réserve de l’approbation de la direction générale et du conseil d’administration du FMI. L’examen par ledit conseil est prévu pour juin 2025.
En effet, la croissance du pays devrait rester forte à moyen terme. Le déficit courant s’est temporairement creusé, en partie en raison des besoins d’investissement et de services professionnels liés au développement de la zone économique spéciale ; le déficit devrait diminuer progressivement, car la transformation sur place des produits de base locaux dope les exportations.
« Les résultats du programme ont été solides ; tous les objectifs quantitatifs pour fin décembre 2024 ont été atteints et une consolidation budgétaire concentrée en début de programme a accéléré la convergence vers la norme de déficit budgétaire de l’UEMOA de 3 % du PIB un an avant la date prévue. Cette consolidation budgétaire a été soutenue par un solide recouvrement des recettes fiscales et une exécution budgétaire prudente », a déclaré M. Lambert, le chef de la mission.
Selon le FMI, conformément à leur loi de finances 2025, les autorités maintiendront le déficit budgétaire global en deçà de 3 % du PIB. La poursuite des efforts de mobilisation des recettes (en s’appuyant sur la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme des autorités), créera un espace pour augmenter les dépenses sociales dans les domaines de l’éducation, de la santé, et de l’assistance sociale. En plus de la mise en service du registre social (RSU), l’élaboration en cours d’une cartographie exhaustive des programmes de protection sociale améliorera l’efficience de la politique holistique de protection sociale au Bénin.
La mission a discuté des mesures destinées à renforcer la disponibilité de l’information sur les entreprises publiques grâce à la publication en temps utile de leurs états financiers. Par ailleurs, elle s’est félicitée de l’achèvement des réformes destinées à améliorer le climat des affaires, notamment la mise en place d’un guichet électronique unique pour promouvoir l’investissement et faciliter les exportations et l’extension du registre foncier en ligne à la totalité de la ville de Cotonou. Les services du FMI ont également examiné les mesures prises par les autorités pour améliorer l’accès du secteur privé au crédit tout en préservant la stabilité financière.
Concernant la revue de l’accord au titre de la FRD, le FMI a relevé que les autorités béninoises continuent d’accélérer les réformes visant à mettre en œuvre leur programme d’action climatique et à renforcer la résilience du pays face au changement climatique. À l’issue d’une réforme complète des subventions aux carburants, les autorités ont adopté une réglementation pour soutenir la production d’énergie renouvelable. À la suite de l’adoption par le Parlement d’une nouvelle loi-cadre sur la construction qui fait référence aux risques climatiques, elles travaillent à l’élaboration d’une législation secondaire pour soutenir l’adaptation aux conditions climatiques futures.
La mission a discuté des prochaines étapes pour faire avancer la réforme des tarifs de l’eau dans les zones urbaines et celle des tarifs de l’électricité, ainsi que de l’adoption prévue d’une taxonomie verte pour catalyser le financement climatique du secteur privé.