La 12e édition de Africa CEO Forum s’est ouverte ce 12 mai 2025, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Placée sous le thème « Un New Deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du continent ? », cet événement réunit plus de deux mille participants, dont des chefs d’État, dirigeants d’entreprises, investisseurs et décideurs politiques, venus définir des orientations concrètes pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.
Cette édition rassemble plus de 2 000 dirigeants publics et privés issus de plus de 75 pays, avec l’objectif d’optimiser la collaboration public-privé afin de faire progresser le développement durable. Elle met en lumière la gouvernance économique comme nécessité universelle pour stimuler l’investissement, renforcer la confiance et libérer le potentiel du secteur privé africain.
Dans un contexte mondial marqué par la montée du protectionnisme, la réduction de l’aide au développement et l’accroissement de l’endettement, le thème de cette édition interroge sur la nécessité d’un nouveau pacte entre les États africains et le secteur privé pour accélérer la transformation économique du continent.
La séance inaugurale a été marquée par une table ronde présidentielle axée sur la nécessité d’un nouveau pacte entre les secteurs public et privé, dans le but de stimuler l’industrialisation, de renforcer la souveraineté économique et de structurer les chaînes de valeur locales. Elle a réuni les présidents de Côte d’Ivoire, d’Afrique du Sud, du Sénégal, du Ghana, du Rwanda et de Mauritanie.
Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a souligné l’urgence de transformer localement les ressources naturelles, de renforcer les compétences humaines et de créer un environnement plus attractif pour les investisseurs. Il a insisté sur l’importance d’un engagement accru du secteur privé africain, affirmant que l’industrialisation ne pourra aboutir sans une participation active des acteurs économiques locaux.
Le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa a lui souligné que les bouleversements économiques mondiaux actuels offrent une occasion pour l’Afrique de mettre en place des politiques commerciales et d’investissement centrées sur ses propres intérêts. Il a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son pays à jouer un rôle de leader dans l’intégration économique du continent, en encourageant la coopération régionale dans des secteurs clés tels que la manufacture, les mines, l’agriculture, les services financiers et les technologies.
Lors de son intervention, le directeur général de l’IFC, Makhtar Diop a déclaré que : « Le potentiel de l’Afrique est immense, à l’image de sa diversité. Pourtant, il reste largement inexploité – des ressources naturelles aux infrastructures, de la technologie au capital humain. Pour réaliser ce potentiel, nous devons mobiliser le capital privé au service d’une Afrique compétitive, productive, capable de créer massivement des emplois et d’inspirer le reste du monde ».
Selon lui, c’est pour atteindre cet objectif et répondre aux aspirations de la jeunesse que l’Afrique a besoin, en urgence, d’un new deal entre les entreprises et les décideurs publics.
Durant ces deux jours que dureront l’évènement, trois priorités guideront les échanges, à savoir l’amélioration de la gouvernance, la modernisation des politiques publiques et l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Le forum vise à créer un espace d’échanges constructifs, à catalyser des partenariats stratégiques et à renforcer l’écosystème économique africain.
Considéré comme le plus grand rassemblement annuel du secteur privé africain, l’Africa CEO Forum est organisé par Jeune Afrique Media Group et co-organisé par la société financière internationale. Ces assises seront meublées par des conférences, des débats, des rencontres de haut niveau pour mettre en lumière l’importance du secteur privé dans le développement du continent africain.