Ecobank, géant bancaire panafricain, a réussi à lever 125 millions de dollars supplémentaires sur les marchés internationaux grâce à une opération financière soutenue par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Cette nouvelle émission d’obligations, réalisée à la Bourse de Londres, renforce la capacité d’Ecobank à financer ses projets tout en consolidant la confiance des investisseurs dans le secteur financier africain.
Une opération stratégique
Ecobank Transnational Incorporated (ETI), présent dans 35 pays africains et servant plus de 32 millions de clients, a rouvert son émission d’euro-obligations initialement lancée en octobre 2024. Cette opération, appelée « tap », consiste à émettre des obligations supplémentaires liées à une émission existante, ici des obligations à 10,125% arrivant à échéance en octobre 2029. Le montant levé, 125 millions de dollars, s’ajoute aux 400 millions déjà collectés.
Afreximbank, institution clé du financement du commerce africain, a joué un rôle central en tant que co-chef de file aux côtés d’autres banques internationales. « La forte demande des investisseurs lors de la constitution du carnet d’ordres intrajournalier a permis à ETI de fixer le prix du tap avec un rendement de réoffre de 9,375% », précise le communiqué. Ce rendement, inférieur de 100 points de base par rapport à l’émission initiale, reflète une confiance accrue des marchés.
Une demande exceptionnelle
L’opération a suscité un vif intérêt. Le carnet d’ordres a été sursouscrit deux fois, attirant des investisseurs variés : banques commerciales, institutions de développement et gestionnaires d’actifs d’Afrique, d’Europe, du Royaume-Uni et du Moyen-Orient. Cette diversité témoigne de l’attractivité croissante des institutions financières africaines sur la scène mondiale.
Les fonds levés seront utilisés pour « financer les besoins généraux » d’Ecobank, notamment le refinancement de dettes arrivant à échéance, selon le communiqué. Cette stratégie permet à Ecobank de renforcer sa liquidité tout en optimisant ses coûts d’emprunt.
Afreximbank, un acteur clé
Afreximbank, basée au Caire, continue de se positionner comme un pilier du développement économique africain. Avec des actifs dépassant 40,1 milliards de dollars fin 2024, la banque soutient activement le commerce intra-africain et l’industrialisation du continent. Son rôle dans cette opération illustre sa capacité à mobiliser des capitaux internationaux pour des projets africains. « Depuis plus de 30 ans, la Banque déploie des structures innovantes pour proposer des solutions de financement », souligne le communiqué.
Cette opération s’inscrit dans un contexte plus large de promotion de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Afreximbank, fervent soutien de cet accord, a mis en place des outils comme le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) pour faciliter les transactions commerciales à l’échelle du continent.
Pourquoi cela compte
Cette émission obligataire est bien plus qu’une opération financière. Elle montre que les institutions africaines peuvent rivaliser sur les marchés mondiaux, attirant des investisseurs internationaux grâce à des rendements compétitifs. La baisse du rendement de réoffre, de 10,125% à 9,375%, indique une perception positive de la solidité d’Ecobank et du potentiel économique de l’Afrique.
Pour les lecteurs, cette nouvelle met en lumière l’importance des marchés de capitaux pour financer le développement. En mobilisant des fonds à l’étranger, Ecobank peut investir dans des services bancaires innovants, soutenir les entreprises locales et stimuler la croissance économique dans les 35 pays où elle opère.
Perspectives d’avenir
Le succès de cette opération pourrait encourager d’autres institutions africaines à se tourner vers les marchés internationaux. Avec le soutien d’acteurs comme Afreximbank, le continent dispose d’un levier puissant pour financer ses ambitions. Alors que la ZLECAf continue de transformer le commerce africain, des initiatives comme celle-ci pourraient devenir des catalyseurs d’une croissance durable.
En somme, l’émission d’Ecobank, orchestrée avec brio par Afreximbank, envoie un message clair : l’Afrique est prête à jouer un rôle majeur sur la scène financière mondiale.
