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  • 28/10/2025

Afrique du Sud : Sortir de la liste grise du GAFI, la vigilance reste la clé

Le 27 octobre 2025, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a pris la parole pour annoncer une étape cruciale pour le pays : la sortie officielle de l’Afrique du Sud de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Dans son discours, Ramaphosa a souligné que cette décision marque un tournant pour la réputation financière du pays et pour l’attractivité des investissements internationaux, mais qu’elle ne doit pas conduire à un relâchement.

 

Une victoire sous conditions

 

Le président a rappelé que l’Afrique du Sud avait été inscrite sur la liste grise en 2023 pour non-respect de certaines normes internationales. Cette inscription avait affecté la confiance des investisseurs et compliqué l’accès au crédit international, avec des impacts sur les investissements directs étrangers et la valeur du rand.

 

« La sortie de l’Afrique du Sud de la liste grise allégera la pression sur les citoyens, les entreprises et le gouvernement. À terme, le retour de la confiance financière internationale et une perception moins marquée du risque attireront davantage d’investissements directs étrangers », a déclaré Ramaphosa, soulignant ainsi le lien direct entre réformes institutionnelles et impact économique.

 

Les réformes saluées par le GAFI

 

Le président a détaillé les mesures entreprises pour répondre aux lacunes identifiées par le GAFI :

  • le renforcement du Centre de renseignement financier avec des capacités accrues pour détecter les crimes financiers complexes ;
  • des modifications législatives pour imposer des règles strictes sur la propriété effective, identifiant les véritables bénéficiaires des entreprises ;
  • des changements réglementaires permettant de mieux enquêter et poursuivre le financement du terrorisme.

 

Ces réformes ont été reconnues par le GAFI comme des « progrès significatifs », confirmant que le pays s’engage sérieusement dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.

 

La vigilance comme impératif

 

Ramaphosa a insisté : « Nous veillerons à ce que la décision du GAFI ne conduise pas à un relâchement de la vigilance, mais favorise une vigilance accrue. » Le président a rappelé que l’histoire récente, marquée par la State Capture, montre combien la complaisance institutionnelle peut être coûteuse.

 

Il a également souligné la nécessité de maintenir l’application stricte des lois, d’améliorer la surveillance au sein des institutions publiques et privées, et de renforcer la coopération internationale pour prévenir toute dérive.

 

Impact économique et crédibilité internationale

 

Selon Ramaphosa, la sortie de la liste grise permettra de restaurer progressivement la confiance des investisseurs internationaux, de renforcer la monnaie nationale et de réduire la pression sur le coût de la vie et sur les affaires. Les réformes mises en place visent à assurer que la corruption et les crimes financiers passés restent derrière le pays, tout en préservant la solidité du système financier pour l’avenir.

 

Un modèle pour la région

 

Enfin, le président a souligné que cette avancée confère à l’Afrique du Sud un rôle de modèle pour le continent africain, démontrant que des réformes sérieuses et durables peuvent transformer la perception internationale d’un pays, tout en consolidant son climat des affaires et en renforçant la résilience économique.

 

La sortie de la liste grise est une victoire majeure pour l’Afrique du Sud, mais Ramaphosa rappelle que la vigilance, la rigueur et la continuité des réformes sont essentielles pour garantir la durabilité des progrès et maintenir la confiance des investisseurs. L’heure n’est pas à la célébration, mais à la consolidation d’institutions solides et transparentes.