Acheter un produit en quelques secondes grâce à son téléphone portable : pour des millions d’Africains, ce scénario est déjà une réalité. En 2024, le continent comptait déjà 31 systèmes de paiement instantané (IPS) opérationnels dans 26 pays, selon le rapport State of Inclusive Instant Payment Systems (SIIPS) publié par AfricaNenda, la Banque mondiale et la CEA. Et la dynamique s’accélère : 27 autres projets sont en cours.
Une croissance impressionnante
En cinq ans, le volume des transactions
instantanées a progressé de 37%, et leur valeur de 39%. Des chiffres qui
traduisent l’essor du numérique dans les services financiers africains
(AfricaNenda, 2024). Les IPS s’imposent peu à peu comme une infrastructure clé
pour faciliter les échanges et réduire la dépendance au cash.
Une inclusivité encore limitée
Cette montée en puissance ne signifie pas pour
autant que tous les citoyens en bénéficient. Le rapport insiste sur une limite
majeure : les IPS africains ne sont pas encore véritablement inclusifs. La
plupart privilégient les transferts de personne à personne (P2P), au détriment
d’autres cas d’usage comme le paiement des commerçants (P2B), le règlement des
factures ou les transactions avec l’État.
Comme le souligne AfricaNenda :
« Un système de paiement instantané inclusif doit
répondre aux besoins des populations marginalisées. Il doit être abordable,
accessible sur différents canaux et proposer plusieurs cas d’usage » (SIIPS
2024).
Trois leviers pour élargir l’accès
Le rapport met en avant trois conditions
essentielles pour rendre les paiements instantanés plus inclusifs :
Orientation consommateur : développer des canaux simples comme l’USSD ou les QR codes pour toucher
les utilisateurs de téléphones basiques.
Gouvernance ouverte : associer davantage les fintechs et prestataires de services de paiement,
au-delà des banques traditionnelles, tout en maintenant le rôle de supervision
des banques centrales.
Mécanismes de recours : instaurer des dispositifs fiables de contestation en cas d’erreur ou de
fraude afin de renforcer la confiance.
Des obstacles persistants
Malgré les avancées, les limites structurelles
demeurent fortes. La sécurité des transactions et la fiabilité des réseaux
posent encore problème. La fraude alimente une méfiance persistante, notamment
chez les femmes, qui restent plus hésitantes à adopter ces outils (AfricaNenda,
2024).
Le rôle clé des infrastructures numériques
publiques
Le rapport insiste sur l’importance des Digital
Public Infrastructures (DPI) pour franchir un cap. L’identification
électronique (eKYC), l’interopérabilité réglementaire ou encore l’octroi de
licences fintech apparaissent comme des leviers majeurs pour démocratiser
l’accès aux paiements numériques.
Un potentiel encore sous-exploité
La trajectoire est claire : l’Afrique est entrée
dans l’ère du paiement instantané. Mais l’enjeu dépasse désormais la simple
multiplication des systèmes. Il s’agit de bâtir des mécanismes inclusifs,
fiables et adaptés aux réalités locales.
Lors du lancement du rapport, Robert Ochola,
directeur général d’AfricaNenda, rappelait :
« L’avenir des paiements numériques en Afrique ne
se mesure pas au nombre de transactions, mais à la capacité de ces systèmes à
toucher chaque citoyen, du centre urbain à la zone rurale » (SIIPS 2024).
En résumé : l’Afrique avance vite sur le paiement
instantané. Mais pour qu’il devienne un levier de développement et d’inclusion
financière, il faudra dépasser le cap technologique pour investir dans la
confiance, l’accessibilité et l’équité d’accès.
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