Dans la quête de stabilité monétaire, les banques centrales d’Afrique subsaharienne se tournent de plus en plus vers un vieil allié : l’or. Symbole de valeur refuge en temps d’instabilité économique mondiale, le métal jaune fait son grand retour dans les coffres des institutions monétaires du continent. Mais derrière cette stratégie de diversification, Fitch Solutions BMI alerte sur des risques majeurs, notamment liés au prix et à la liquidité de ce précieux actif.
Ces conclusions ont été présentées le 30 juillet
2025 lors du webinaire « Gold Rush: The Potential Macro Risks Of Reserve
Diversification In Sub-Saharan Africa ». L’événement a mis en lumière une
tendance croissante observée dans les économies émergentes, et particulièrement
en Afrique subsaharienne, où les autorités monétaires accumulent l’or à un
rythme soutenu. L’objectif est clair : se prémunir contre les turbulences
macroéconomiques, qu’elles soient provoquées par l’environnement intérieur ou
par les incertitudes venues des États-Unis et d’autres grandes économies.
« Cette stratégie peut soutenir l’adéquation des
réserves et doter les décideurs politiques de la puissance de feu nécessaire
pour soutenir leurs devises respectives », souligne Fitch Solutions BMI.
Cependant, cette stratégie comporte des angles
morts que les décideurs ne peuvent ignorer. Premier risque : la volatilité du
prix de l’or. Si les cours actuels restent élevés — autour de 3 100 dollars
l’once en moyenne selon les prévisions de BMI pour 2025 — un retournement
brutal du marché pourrait exposer les économies les plus dépendantes à de
sérieuses difficultés.
« Une forte baisse des prix de l’or pourrait
révéler des déséquilibres externes », prévient l’institution.
Cette menace est particulièrement préoccupante
pour les pays qui dépendent déjà des recettes d’exportation d’or comme source
majeure de devises, à l’image du Ghana ou du Burkina Faso. Pour ces États, une
chute des prix aurait un double effet : amoindrir la valeur des réserves et
réduire les entrées de devises issues du commerce extérieur.
Deuxième risque pointé : la liquidité. L’or,
contrairement aux actifs financiers plus classiques comme les bons du Trésor
américain ou les devises convertibles, est moins facilement mobilisable en cas
de besoin urgent. BMI rappelle que l’augmentation de la part d’or dans les
réserves peut poser un véritable défi en cas de choc externe nécessitant une
intervention rapide sur les marchés des changes.
Les stratégies de gestion de l’or diffèrent d’un
pays à l’autre. En Afrique du Sud, par exemple, l’or est conservé dans les
réserves internationales non seulement pour sa stabilité perçue, mais aussi
pour sa valeur symbolique en tant qu’instrument de réserve spécial. À
l’inverse, dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, l’accumulation récente
d’or reste limitée en volume mais rapide en rythme, ce qui accroît la
vulnérabilité face aux fluctuations des prix mondiaux.
« Les marchés d’Afrique subsaharienne, qui
commencent seulement à constituer des réserves d’or, pourraient subir des
pertes à long terme », estime BMI.
Autre facteur souvent sous-estimé dans les
politiques d’accumulation : les coûts logistiques. Le stockage sécurisé de
l’or, son transport et sa protection exigent des infrastructures spécifiques.
Ces charges, bien que peu visibles, représentent un fardeau non négligeable
pour les pays émergents, notamment ceux disposant de moyens logistiques
limités.
Enfin, il convient de rappeler que l’or reste un
actif non rémunérateur. Contrairement à d'autres placements de réserve —
obligations d’État, placements monétaires — il ne génère pas de rendement. Cela
implique un arbitrage délicat pour les banques centrales africaines : sécuriser
leurs avoirs sans pour autant sacrifier la performance financière de leurs
portefeuilles.
« Les exportateurs d’or sont fortement exposés
aux risques de prix, l’or constituant une part considérable des recettes
d’exportation de la région », rappelle Fitch Solutions BMI.
En définitive, si l’accumulation d’or constitue
une réponse légitime à la montée des incertitudes économiques mondiales, elle
n’est pas sans conséquences. Elle impose une gestion rigoureuse, une évaluation
régulière des risques et, surtout, une vision stratégique à long terme. Le
métal jaune peut être un bouclier, mais mal manié, il peut aussi devenir une
charge.
À retenir :
-
L’accumulation d’or progresse dans les réserves
des banques centrales africaines, dans un contexte de forte incertitude
mondiale.
-
Les principaux risques identifiés sont la
volatilité du prix, la faible liquidité, et les coûts cachés (stockage,
sécurité).
Les pays qui démarrent cette stratégie d'accumulation sont les plus exposés à moyen terme.
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