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  • 31/10/2025

Infrastructures / Luanda 2025 : 18 milliards pour bâtir l’Afrique de demain

L’Afrique mobilise des fonds pour son avenir

 

Le continent africain vient de franchir une nouvelle étape dans sa quête d’autonomie économique. Réunis à Luanda, en Angola, lors du Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique, les dirigeants et investisseurs ont annoncé la mobilisation de 18 milliards de dollars US pour soutenir des projets structurants à travers le continent.

 

L’événement, organisé par l’Union africaine (UA) et son agence de développement (AUDA-NEPAD), a réuni plus de 2 000 délégués nationaux et internationaux, venus défendre une vision commune : faire des infrastructures le moteur d’une croissance durable.

 

Des engagements concrets pour des projets stratégiques

 

Selon la Déclaration de Luanda, les fonds seront orientés vers 38 projets bancables et 11 projets relevant du Plan directeur continental des infrastructures (PIDA), le cadre stratégique adopté par l’UA pour accélérer l’intégration régionale.

 

« Ces engagements démontrent que l’Afrique n’est pas en attente d’aides, mais de partenariats solides », a déclaré Nardos Bekele-Thomas, directrice générale de l’AUDA-NEPAD. Elle a précisé que 43,9 milliards USD d’opportunités d’investissement ont été examinées au total durant les négociations.

 

Un besoin colossal, une réponse encore partielle

 

Si ces 18 milliards représentent un signal fort, ils restent modestes face aux besoins du continent.
La Banque africaine de développement estime le déficit annuel d’investissement dans les infrastructures entre 130 et 170 milliards USD. Ce retard concerne autant les routes et ports que l’énergie, le numérique ou l’eau.

 

Dans son discours inaugural, le président angolais João Lourenço a appelé les États africains à « contribuer activement au financement de leurs propres infrastructures » et à réduire leur dépendance aux bailleurs internationaux.
« Notre avenir ne peut pas se construire avec des promesses, mais avec des projets concrets », a-t-il insisté.

 

Vers une nouvelle logique de partenariats

 

Le sommet de Luanda marque un virage dans la manière dont l’Afrique veut financer son développement.
Les discussions ont mis l’accent sur les investissements privés, la mobilisation de fonds souverains africains et les partenariats public-privé (PPP), considérés comme des leviers durables.

 

La ZLECAf est au cœur de cette stratégie : connecter les corridors économiques, harmoniser les standards logistiques et attirer des capitaux panafricains.
Comme l’a rappelé Akinwumi Adesina, président de la BAD, lors d’un panel récent :

« Chaque dollar investi dans les infrastructures africaines génère jusqu’à deux dollars de croissance économique. »

 

L’enjeu : transformer les promesses en chantiers

 

Reste à s’assurer que ces 18 milliards ne se perdent pas dans les méandres administratifs ou les retards de décaissement.
La réussite dépendra de la capacité des pays à présenter des projets viables, à garantir la transparence et à renforcer la gouvernance des investissements publics.

 

En clair, l’Afrique a trouvé des partenaires et des promesses.
Mais elle devra prouver qu’elle peut transformer l’essai.

 

Une Afrique en mouvement

 

De Luanda à Nairobi, de Lagos à Abidjan, un même mot d’ordre s’impose : bâtir pour relier.
L’heure n’est plus à la simple planification, mais à l’exécution.

Et si ces 18 milliards ne couvrent qu’une partie des besoins, ils symbolisent un mouvement profond : celui d’une Afrique qui reprend la main sur son avenir économique.