La scène se déroule à Lekki, dans la banlieue industrielle de Lagos, dimanche 14 décembre 2025. Aliko Dangote, l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique et président du géant industriel Dangote Industries, prend la parole devant des journalistes. C’est censé être une simple conférence de presse, mais le ton est loin d’être neutre. Dangote est visiblement enragé, face à ce qu’il dépeint comme une attaque systémique contre sa raffinerie pétrolière – un projet qui représente des milliards de dollars d’investissements et une promesse de réduction des importations de carburants au Nigéria.
Depuis qu’elle est entrée en activité, la raffinerie
de Lekki fait face à toutes sortes de défis. Dangote décrit une opération
entravée par des vols massifs d’équipements, au point d’affirmer que jusqu’à 82
millions de dollars d’objets ont été dérobés sur le site, rendant nécessaire la
présence d’un nombre de gardes dépassant celui des personnels techniques. Il
évoque une industrie du sabotage profondément enracinée, avec des groupes qu’il
compare à des « mafias » plus dangereuses que les cartels de drogue parce
qu’elles opèrent dans l’ombre du secteur énergétique.
Les tensions, toutefois, ont pris une tournure personnelle
et explosive.
Dans le même discours, Dangote n’a pas seulement
dénoncé des manœuvres réglementaires ou des pratiques de sabotage ; il a accusé
Farouk Ahmed, alors Directeur Général de l’Autorité nigériane de régulation du
midstream et du downstream (NMDPRA), de corruption. Selon Dangote, Ahmed a
permis à des importations bon marché de pétrole de miner les efforts de
raffinage local, en délivrant des licences qui priorisent les produits importés
au détriment de la production nationale.
Mais c’est surtout une allégation très médiatique qui
a éclaté : Dangote a affirmé que Farouk Ahmed aurait dépensé des sommes
colossales pour instruire ses enfants en Suisse. Dans un document transmis à la
Commission nigériane contre les pratiques de corruption (ICPC), il a affirmé
que plus de 7 millions de dollars avaient été payés d’avance pour la scolarité
de quatre enfants dans des écoles secondaires en Suisse, avec des frais
supplémentaires pour des études supérieures. Les écoles citées incluent Montreux
School, Aiglon College, Institut Le Rosey et La Garenne International School,
et le montant estimé pour seulement la scolarité secondaire de ces élèves
tourne autour de 5 millions de dollars selon Dangote.
Au cours de la conférence de presse, Dangote a résumé
son incrédulité en des termes simples mais percutants :
“Je ne comprends pas comment quelqu’un qui a passé
toute sa vie dans la fonction publique peut payer 5 millions de dollars pour
l’éducation de quatre enfants à l’étranger… Mes enfants, eux, ont été
scolarisés ici au Nigéria.”
Ces accusations ont rapidement débordé du cadre
technique pour toucher au cœur d’un débat plus vaste : l’intégrité des
institutions publiques nigérianes et la frontière entre intérêts privés et
responsabilités publiques.
Du côté de Farouk Ahmed, l’attitude a été mesurée.
Selon plusieurs sources, il n’a pas répondu sur le fond à ces accusations dans
un communiqué officiel, se contentant de qualifier les allégations de « wild
and spurious » tout en indiquant qu’il préférait que la question soit tranchée
par des institutions compétentes plutôt que par des échanges publics.
Le clash a eu des conséquences politiques immédiates.
Sous la pression, Farouk Ahmed a finalement démissionné de son poste, tout
comme le chef de l’agence pétrolière en amont, dans un contexte de remaniement
orchestré par le président Bola Tinubu pour apaiser les tensions dans le
secteur énergétique.
Comprendre l’arrière-plan
Pour un lecteur non familier avec le secteur nigérian,
le conflit illustre une contradiction structurelle :
Le Nigéria est l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais il
dépend encore largement des importations de produits raffinés. La raffinerie de
Dangote, conçue pour produire localement et réduire cette dépendance, a été
saluée comme un projet transformateur. Mais dès le départ, elle s’est heurtée à
un écosystème réglementaire, commercial et politique complexe, où la
redistribution des rentes pétrolières a généré des frictions avec des acteurs
établis – officiels, importateurs, acteurs internationaux.
Ce qui aurait pu rester un désaccord technique s’est
transformé en bataille de narratives : Dangote accuse d’ingérence et d’échec de
régulation ; ses adversaires parlent de tentative de monopole ou de pression
d’un mastodonte industriel sur des institutions publiques. La question des
fonds dépensés pour des frais scolaires en Suisse, bien que très médiatisée,
est désormais un élément d’un litige plus vaste qui se retrouve devant les
autorités anticorruption.
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