L’Ouganda voit sa monnaie en circulation bondir de 100 milliards de shillings

L’économie ougandaise affiche une santé éclatante. La Banque d’Ouganda (BoU) annonce une hausse de la monnaie en circulation de 100 milliards de shillings ougandais (27,8 millions USD) entre avril et mai 2025. Cette progression accompagne une croissance économique vigoureuse, marquée par un PIB en forte hausse et un shilling ougandais d’une stabilité remarquable.

Une masse monétaire en pleine croissance

En avril 2025, la monnaie en circulation s’élevait à 8 614 milliards de shillings (2,4 milliards USD). En mai, ce montant a atteint 8 718 milliards de shillings (2,43 milliards USD), soit une augmentation de 100 milliards de shillings (27,8 millions USD). Cette croissance reflète une économie dynamique, où les transactions se multiplient.

Adam Mugume, directeur exécutif de la recherche à la BoU, explique : « La demande de monnaie ougandaise augmente avec le volume des transactions, car l’argent liquide est très répandu. » Dans un pays où le cash domine les échanges quotidiens, une économie en expansion nécessite plus de liquidités. Mugume ajoute : « L’offre de monnaie augmente lorsque le gouvernement débourse des fonds de la banque centrale. » Ces injections, souvent liées à des projets publics, boostent la circulation monétaire.

Une économie en plein essor

Cette hausse s’inscrit dans un contexte de croissance économique robuste. Le PIB nominal de l’Ouganda est passé de 203 710 milliards de shillings (53,9 milliards USD) pour l’exercice 2023/24 à 226 340 milliards de shillings (61,3 milliards USD) pour 2024/25. Cela représente une progression d’environ 13,7%, portée par des secteurs comme le pétrole, la construction et le tourisme.

L’Ouganda tire parti de ses investissements dans l’exploitation pétrolière, notamment le pipeline pétrolier de l’Afrique de l’Est. Ces projets attirent des capitaux étrangers et stimulent l’activité. L’agriculture, pilier de l’économie employant plus de 70% de la population, soutient également cette croissance grâce à des exportations de café et de thé en hausse.

Un shilling parmi les plus solides d’Afrique

Face aux turbulences financières mondiales, le shilling ougandais se distingue par sa résilience. Selon Mugume, cette stabilité repose sur « une réforme financière solide » et « une politique monétaire prudente ». La BoU a contenu l’inflation, qui a chuté de 7,2% en 2022 à environ 5,5% en 2023, grâce à un taux directeur maintenu à 10,25%.

Des entrées régulières de devises renforcent cette solidité. « Des entrées régulières de devises provenant des exportations, du tourisme, des envois de fonds des particuliers et des investissements à l’étranger », note Mugume. Le tourisme, avec des sites comme le parc de Bwindi, et les envois de fonds des Ougandais expatriés apportent des dollars précieux. En avril 2025, le taux de change s’établissait à environ 3 644 shillings pour un dollar, un niveau compétitif en Afrique.

Quels impacts pour les Ougandais ?

Cette vitalité économique est une bonne nouvelle pour les citoyens. La croissance crée des opportunités dans la construction, les services et l’agriculture. Cependant, une masse monétaire en hausse pourrait alimenter l’inflation si elle n’est pas bien contrôlée. Pour l’instant, la vigilance de la BoU limite ce risque.

Pour les investisseurs, l’Ouganda devient une destination attrayante. Un shilling stable et un PIB en croissance de 61,3 milliards USD offrent un climat favorable aux affaires, notamment dans l’énergie et les infrastructures. Mais des défis persistent, comme l’accès limité au crédit pour les petites entreprises et une économie encore très dépendante du cash.

Vers un avenir prometteur

L’Ouganda se positionne comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Est. La hausse de 100 milliards de shillings (27,8 millions USD) de la monnaie en circulation, la croissance du PIB à 226 340 milliards de shillings (61,3 milliards USD) et la solidité du shilling témoignent d’une gestion économique efficace. Pour maintenir cette trajectoire, le pays devra diversifier ses revenus et accélérer la digitalisation financière.

Comme le souligne Mugume, la demande de monnaie suit le rythme des transactions. À mesure que l’Ouganda prospère, son défi sera d’équilibrer croissance et stabilité. Pour l’heure, le pays démontre qu’il peut briller dans un contexte économique mondial incertain, offrant un exemple inspirant pour la région.