Madagascar : 107 millions de dollars du FMI pour soutenir une économie sous pression
Face à des défis multiples, le Fonds monétaire international (FMI) débloque une nouvelle aide pour Madagascar. Une bouffée d’oxygène pour un pays fragilisé par les chocs climatiques, la baisse des appuis extérieurs et une conjoncture internationale défavorable.
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le 3 juillet 2025, le décaissement immédiat de 107 millions de dollars, en faveur de la République de Madagascar. Cette décision fait suite à la deuxième revue des deux programmes en cours : la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), engagées avec les autorités malgaches depuis juin 2024.
Des progrès reconnus dans un contexte fragile
Malgré une conjoncture interne et externe tendue, les autorités malgaches ont respecté la plupart de leurs engagements. Tous les critères quantitatifs fixés à fin décembre 2024 ont été remplis, à l’exception d’un seul. Sur le volet des réformes structurelles, trois des quatre objectifs indicatifs ont été atteints, et les résultats sont jugés globalement positifs.
Parmi les avancées notables, l’adoption d’un plan de redressement pour la société publique JIRAMA marque une étape importante. Cette réforme est censée améliorer l'approvisionnement en électricité, tout en réduisant la dépendance de l’entreprise au financement public. Parallèlement, le mécanisme automatique de fixation des prix des carburants poursuit sa mise en œuvre, contribuant à mieux maîtriser les risques budgétaires.
« La performance s’est progressivement améliorée au cours du premier semestre du programme, après des retards liés aux élections municipales », a déclaré Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim du FMI.
Des chocs extérieurs qui compliquent la reprise
Malgré ces avancées, Madagascar reste extrêmement vulnérable aux aléas climatiques et aux turbulences de l’économie mondiale. En 2025, la croissance du PIB est attendue à 4%, en baisse par rapport aux prévisions antérieures. Plusieurs facteurs concourent à ce ralentissement :
- La réduction de l’aide publique au développement (APD), estimée à environ 1% du PIB, affecte directement les capacités budgétaires du pays.
- La hausse soudaine des droits de douane américains, notamment sur la vanille et les textiles, deux produits phares des exportations malgaches, pénalise l’activité et les recettes.
- Les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes pèsent sur les infrastructures, les récoltes et la stabilité sociale.
Conséquence directe : le déficit du compte courant, déjà estimé à 5,4% du PIB en 2024, devrait s'aggraver à 6,1% en 2025, selon les projections du FMI.
Une trajectoire budgétaire à affiner
Pour faire face à ces défis, le FMI exhorte le gouvernement malgache à poursuivre les réformes budgétaires et à mieux planifier ses dépenses publiques. La préparation de la loi de finances 2026 devra ainsi intégrer les coûts liés à la restructuration de la JIRAMA, tout en préservant l’espace budgétaire nécessaire aux investissements prioritaires, notamment dans les secteurs sociaux et les infrastructures.
La question de la mobilisation des ressources internes reste cruciale. En 2024, les recettes fiscales représentaient 10,9% du PIB, un niveau encore trop faible pour répondre aux besoins du pays. Le FMI recommande d’accélérer les efforts de recouvrement, d’améliorer la gestion des finances publiques et de renforcer le processus d’investissement.
Une vigilance monétaire toujours nécessaire
Du côté de la politique monétaire, la Banque centrale de Madagascar (BFM) est invitée à maintenir sa prudence. Bien que l’inflation ait légèrement reculé, atteignant 8,3% en 2025, elle reste au-dessus des objectifs souhaités. Le FMI insiste sur la nécessité de renforcer le cadre monétaire basé sur les taux d’intérêt, notamment par une meilleure gestion de la liquidité, des prévisions plus précises et une communication plus efficace.
« La BFM ne doit pas relâcher sa politique monétaire tant que l’inflation n’est pas fermement sur une trajectoire baissière », rappelle l’institution de Bretton Woods.
Le maintien d’un taux de change flexible est également recommandé pour absorber les chocs externes, notamment ceux liés à la détérioration des termes de l’échange.
Résilience climatique et gouvernance au cœur de la FRD
L’accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) cible principalement les enjeux environnementaux et de gouvernance. Deux avancées majeures ont été enregistrées dans ce domaine :
- L’adoption d’un cadre pour la séquestration du carbone forestier, qui associe le secteur privé à des projets de reboisement.
- La mise en service du Fonds national de contingence, destiné à renforcer la réponse du pays face aux catastrophes naturelles.
Par ailleurs, la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption (2025-2030) est jugée essentielle pour renforcer la transparence, l’état de droit et la confiance des partenaires. Le FMI appelle aussi à suivre les recommandations issues de son diagnostic de gouvernance.
« Cela améliorera la transparence et l’état de droit, tout en protégeant les finances publiques », souligne le communiqué.
Une assistance conditionnelle, mais cruciale
Avec ce nouveau décaissement, le FMI confirme son soutien aux efforts de réforme de Madagascar, tout en rappelant que la pérennité de l’aide dépendra de la capacité des autorités à maintenir le cap. Dans un environnement marqué par l’instabilité climatique, les tensions commerciales et les incertitudes géopolitiques, le pays devra faire preuve de résilience, d’agilité budgétaire et de rigueur dans la mise en œuvre de son agenda de transformation.
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