Depuis deux ans, le Mali et Barrick Mining étaient engagés dans un conflit majeur autour du complexe aurifère de Loulo‑Gounkoto. Ce différend, à la croisée des enjeux de souveraineté minière et d’attraction des investissements, prend désormais un virage stratégique.
Origine du
conflit : un code minier renforcé
Le point de départ
remonte à l’adoption d’un nouveau code minier malien en 2023. Celui-ci augmente
les obligations de l’État, notamment en matière de taxation et de contrôle. Le
texte prévoit aussi jusqu’à 30% de participation de l’État dans certaines
opérations minières, ainsi que des exigences de transparence plus strictes.
Pour Bamako, l’objectif
est clair : garantir que l’exploitation de l’or profite davantage à l’État et à
sa population. Mais pour Barrick, ces nouvelles règles mettent à mal des
conventions antérieures, sur lesquelles l’entreprise estime que certaines dispositions
ne devraient pas s’appliquer rétroactivement.
Escalade
judiciaire et saisie de l’or
La tension a basculé en
novembre 2024, quand les autorités maliennes ont saisi près de trois tonnes
d’or sur le site de Loulo‑Gounkoto.
Barrick a alors été bloquée dans ses exportations : un “interim attachment
order” l’empêchait d’expédier le stock d’or. Conséquence : l’entreprise
canadienne a suspendu ses activités en janvier 2025.
Par ailleurs, quatre
employés maliens de Barrick ont été arrêtés dans ce contexte, et l’entreprise
dénonce une utilisation politique de ces détentions.
Prise de
contrôle temporaire du complexe
En juin 2025, le
Tribunal de commerce de Bamako a pris une décision lourde de sens : il a nommé Soumana
Makadji, ancien ministre de la Santé, comme administrateur provisoire du
complexe Loulo‑Gounkoto pour six mois.
La base juridique invoquée relève de la loi OHADA : un tribunal peut intervenir
si « le fonctionnement régulier » d’une entreprise devient « impossible ». Barrick
a fortement critiqué ce choix, estimant que cette administration externe n’a
pas de fondement légal légitime.
Arbitrage
international
Barrick a saisi l’ICSID
(Centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements) en décembre 2024, invoquant ses conventions minières avec
l’État malien. Le 21 juillet 2025, une première audience a eu lieu, portant sur
des mesures provisoires.
Dans sa demande, la compagnie exige notamment la levée des restrictions à
l’exportation d’or et la non-reconduction du mandat de l’administrateur
provisoire à son terme.
Vers un
accord : désescalade et restitution
Le 24 novembre 2025,
Barrick annonce un accord avec le gouvernement malien qui met fin à tous les
litiges liés à Loulo‑Gounkoto. Selon ce communiqué :
Impacts
stratégiques
Cette résolution est
lourde d’enjeux : pour le Mali, elle symbolise une affirmation de souveraineté
sur ses ressources aurifères, après une période de tension accrue avec des
entreprises étrangères.
Pour Barrick, c’est un soulagement mais aussi une leçon : la stabilité
juridique demeure cruciale. L’entreprise affirme que ses droits légaux et
contractuels doivent être protégés.
Sur le plan des investisseurs, le dossier malien montre que les États peuvent
renégocier fortement leurs conditions, mais qu’il existe aussi des mécanismes
internationaux (arbitrage ICSID) pour défendre ses intérêts.
Le conflit entre le
Mali et Barrick autour de Loulo‑Gounkoto aura été un test de force majeur :
c’est un exemple frappant de la tension entre souveraineté nationale et
capitalisme mondial. L’accord trouvé marque un tournant, mais il reste à voir
comment sera reconstruit un partenariat fondé sur la confiance, la transparence
et le respect mutuel.
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