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  • 25/11/2025

Nigéria / Hydrocarbures : TotalEnergies vend ses parts du champ Bonga pour 510 millions de dollars

TotalEnergies a finalisé la vente de sa participation non opérée de 12,5% dans le bloc OML 118, comprenant le champ Bonga au large du Nigéria, à Shell et Agip pour un montant de 510 millions de dollars. Cette transaction illustre la stratégie du géant français et transfère des responsabilités importantes aux nouveaux détenteurs.

 

Le 25 novembre 2025, TotalEnergies a annoncé avoir cédé 12,5% de sa participation dans le bloc OML 118, qui comprend le champ offshore Bonga. Shell Nigeria Exploration & Production Company (SNEPco) a acquis 10% et Nigerian Agip Exploration (filiale d’Eni) 2,5%, pour un montant total de 510 millions de dollars.

 

Cette cession s’inscrit dans la stratégie de TotalEnergies visant à se recentrer sur ses projets à faibles coûts et à faibles émissions. En se désengageant d’actifs non opérés, le groupe libère des ressources pour renforcer ses investissements dans des projets stratégiques, tout en réduisant ses risques opérationnels.

 

Pour Shell, l’opération augmente sa part dans OML 118 et consolide sa position dans les eaux profondes nigérianes. Agip, quant à elle, renforce sa présence dans un bloc stratégique, tout en reprenant des responsabilités importantes, notamment le décommissionnement et les obligations sociales envers les communautés locales. Ces engagements reflètent l’importance des régulations nigérianes et des exigences de la Petroleum Industry Act (PIA 2021).

 

Le bloc OML 118, situé à environ 120 km au sud du delta du Niger, comprend le champ Bonga, en production depuis 2005, et Bonga North, développé récemment. La part de TotalEnergies représentait environ 11 000 barils équivalent pétrole par jour en 2024. Si ce n’est pas un des plus grands gisements mondiaux, il reste un actif mature et rentable, dont le contrôle stratégique intéresse fortement Shell et Agip.

 

La transaction a reçu le feu vert du régulateur nigérian NUPRC, mais reste soumise à un consentement ministériel final. Les nouveaux détenteurs doivent aussi s’acquitter de frais de “premium” et de traitement, représentant environ 7% de la valeur totale de la transaction.

 

Pour le Nigéria, cette opération montre que le régulateur exerce un contrôle strict sur le secteur, en s’assurant que les nouveaux acquéreurs respectent les normes environnementales et sociales. Pour TotalEnergies, c’est un désengagement calculé, permettant d’alléger son portefeuille et de concentrer ses efforts sur des actifs plus stratégiques. Pour Shell et Agip, c’est un pari sur la pérennité des opérations offshore et sur la valeur de Bonga à long terme.

 

En résumé, la cession de TotalEnergies dans Bonga illustre le mouvement stratégique des majors pétrolières : optimiser le portefeuille, gérer les risques, mais aussi prendre en compte les obligations sociales et environnementales. L’opération reste surveillée, notamment sur la validation ministérielle et le suivi des engagements envers les communautés locales.