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  • 14/09/2025

Monétique : Cap sur l’inclusion et la sécurité en Côte d’Ivoire

Abidjan donne le ton avec la première édition nationale du Salon

 

Abidjan a accueilli ce vendredi 12 septembre 2025 la première édition du Salon National de la Monétique, une initiative du Comité Monétique National (CMN-CI) organisée en partenariat avec le GIM-UEMOA et l’APBEF-CI. L’événement, placé sous le thème « La monétique, quel impact sur la population ? », marque une étape stratégique dans la réflexion autour de l’avenir des paiements électroniques dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

 

L’ouverture a réuni régulateurs, banquiers, fintechs et acteurs techniques pour débattre d’un enjeu commun : comment faire de la monétique un levier d’inclusion financière et un moteur de sécurité économique ?

 

« La digitalisation n’est plus une option »

 

Premier à prendre la parole, Aristide Kevin BONI, président du CMN-CI, a planté le décor en rappelant les ambitions de ce rendez-vous. Selon lui, le Salon doit « offrir une vitrine aux banques et institutions financières pour présenter et promouvoir leurs produits et services », mais aussi créer « un cadre d’échange et de partage entre professionnels, régulateurs, partenaires techniques et le grand public ».

 

Il a insisté sur le caractère incontournable de la transformation digitale : « Aujourd’hui, et plus que jamais, la transformation digitale du secteur bancaire n’est pas une option, mais une nécessité. » Pour le président du CMN-CI, la digitalisation est le seul moyen de renforcer la sécurité, d’élargir l’accès aux services financiers et de soutenir le développement économique et social.

 

La cybersécurité au cœur des défis

 

Partenaire de l’événement, Daouda Sow, directeur général de Techso Group, a mis en garde contre les vulnérabilités persistantes. Pour lui, la monétique constitue un outil essentiel pour le développement, mais son efficacité reste conditionnée par la confiance.

 

« La monétique permet aux populations d’accéder à des services financiers de base et de réaliser des transactions sécurisées et efficaces, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais il reste des défis à relever pour que son impact soit maximal, notamment l’amélioration de la circulation des moyens de crédit », a-t-il déclaré.

 

Il a également salué les efforts du GIM-UEMOA pour imposer aux banques des programmes de conformité qui renforcent la sécurité des systèmes financiers. Techso Group entend d’ailleurs poursuivre son engagement aux côtés des acteurs régionaux pour accompagner la maturation de l’écosystème et consolider la confiance.

 

Une dynamique régionale portée par le GIM-UEMOA

 

Le directeur général du GIM-UEMOA, Minayegnan Coulibaly, a replacé le Salon ivoirien dans une perspective plus large. Après une édition organisée au Burkina Faso en juin dernier, d’autres pays de l’Union accueilleront le même format d’ici la fin de l’année. L’objectif est clair : fédérer l’écosystème de la monétique à l’échelle locale et renforcer l’industrie régionale des paiements.

 

Il a souligné l’impact déjà visible de ces évolutions : « Grâce à la monétique, les transactions du quotidien des populations peuvent être tracées, non pas pour faire la police, mais pour comprendre la dynamique des consommations. Connaître cette dynamique est essentiel pour définir les politiques économiques et sociales. »

 

Au-delà des cartes bancaires et du mobile money, il a insisté sur la nécessité de considérer la monétique comme une véritable industrie, génératrice de croissance et de savoir-faire à l’échelle régionale.

 

L’engagement de l’APBEF-CI

 

Au nom du président de l’APBEF-CI, Jérôme Huy, dont il lisait le discours, Serges Kouamelan a réaffirmé le rôle stratégique de la monétique dans la modernisation des systèmes financiers. En tant que parrain du Salon, l’APBEF-CI entend jouer un rôle moteur pour rapprocher les banques des innovations.

 

« La monétique n’est plus qu’un simple outil de transaction, elle est un levier de sécurisation des échanges, de réduction de l’utilisation du cash, de digitalisation des services financiers et, surtout, un moyen de rapprocher les populations des opportunités économiques », a-t-il déclaré.

 

Il a invité les participants à saisir cette plateforme pour bâtir des partenariats solides, partager des expériences et co-construire les innovations de demain, tout en réaffirmant son engagement à soutenir les initiatives qui renforcent confiance, sécurité et accessibilité.

 

Un secteur en mutation

 

Cette première journée du Salon National de la Monétique a ainsi jeté les bases d’une réflexion de fond sur l’avenir des paiements électroniques en Côte d’Ivoire et dans l’espace UEMOA. Inclusion, cybersécurité, industrialisation et partenariats : quatre piliers autour desquels l’écosystème bancaire et financier devra désormais bâtir sa stratégie.

 

Les travaux se poursuivent demain avec des panels dédiés à la sécurité des paiements et à l’expérience utilisateur. L’occasion pour les acteurs de proposer des solutions concrètes et d’esquisser une vision commune pour l’avenir de la monétique en Afrique de l’Ouest.