La Banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, franchit une nouvelle étape vers la modernisation de son système financier. Elle explore activement le potentiel d'une monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou CBDC) orientée vers les paiements transfrontaliers et l’inclusion financière, un virage stratégique dans un contexte de digitalisation mondiale croissante.
Une vision prudente mais ambitieuse
Lors de sa conférence de presse du 21 juillet
2025, le gouverneur Abdellatif Jouahri a confirmé l’intérêt croissant de
l’institution pour cette innovation. « Nous travaillons avec des institutions
telles que le FMI et la Banque mondiale pour analyser l’impact de la monnaie
numérique sur notre économie et notre système de paiements », a-t-il déclaré,
cité par Reuters.
Contrairement aux cryptomonnaies privées comme le Bitcoin, interdites au Maroc depuis 2017, la MNBC marocaine serait émise, contrôlée et régulée par l’État. Elle pourrait ainsi devenir un outil de souveraineté monétaire et de facilitation des échanges internationaux, sans remettre en cause la stabilité financière.
Un outil au service de l’inclusion
Le Maroc ne cherche pas seulement à faire comme
les grandes puissances. Ici, l’objectif est clair : lutter contre l’exclusion
financière.
Selon Bank Al-Maghrib, près de 30% des Marocains
restent en dehors du système bancaire. En introduisant une monnaie numérique
accessible via un simple téléphone portable, le pays pourrait réduire sa
dépendance au cash, faciliter les transferts d’argent, notamment ceux de la
diaspora, et soutenir les PME locales souvent écartées du financement
traditionnel.
Un projet pilote est en cours avec la Banque
centrale d’Égypte, afin de tester la faisabilité de transferts en MNBC entre
les deux pays, notamment pour les envois de fonds des migrants.
Des défis techniques et réglementaires
Mais Bank Al-Maghrib reste prudente. Le
gouverneur l’a rappelé : « Il ne s’agit pas d’aller vite, mais d’aller bien.
Nous devons d’abord garantir la sécurité, la résilience et l’interopérabilité
du futur système. »
C’est pourquoi la Banque centrale travaille
également à la réglementation des crypto-actifs. Un avant-projet de loi a été
finalisé et transmis au ministère des Finances. Une commission spécialisée
planche actuellement sur sa validation.
Une dynamique panafricaine affirmée
Ce chantier national s’inscrit aussi dans une
dynamique régionale. Le 7 juillet 2025, Bank Al-Maghrib a officiellement
intégré le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Ce
mécanisme permet aux pays africains d’échanger directement en monnaies locales,
sans passer par le dollar ou l’euro, réduisant ainsi les coûts des
transactions.
Avec une future MNBC, le Maroc pourrait jouer un
rôle central dans l’intégration financière africaine, en reliant sa monnaie
numérique à d'autres MNBC du continent.
Vers une nouvelle architecture financière ?
Alors que de nombreux pays africains tâtonnent
encore, le Maroc avance ses pions avec méthode. Il ne s'agit pas simplement de
suivre une mode technologique, mais de repousser les limites du possible tout
en restant fidèle à un principe fondamental : l’intérêt général.
Ce choix stratégique pourrait bien redéfinir les
contours des transferts d’argent en Afrique, et positionner le royaume comme un
futur hub régional de paiements numériques.
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