Le 24 novembre 2025, le Gouvernement du Mozambique a officiellement accordé une concession de 30 ans à un consortium d’entreprises publiques pour développer et exploiter les infrastructures GNL (écosystème technique permettant de réceptionner, stocker, transformer et acheminer le gaz naturel liquéfié) du pays — un virage stratégique majeur pour transformer les promesses de gaz en valeur concrète.
Le consortium réunit la
société nationale des hydrocarbures Empresa Nacional de Hidrocarbonetos (ENH),
l’opérateur des ports et chemins de fer Caminhos de Ferro de Moçambique (CFM),
l’entreprise d’électricité Electricidade de Moçambique (EDM), et l’opérateur
hydroélectrique Hidroeléctrica de Cahora Bassa (HCB). À eux s’ajouteront des
partenaires techniques et financiers — retenus par l’État — pour donner corps
au projet.
Ce que couvre
concrètement la concession, c’est d’abord un terminal GNL dans le port de Port
de Beira, avec une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU),
des infrastructures de réception et des capacités de stockage. La concession
porte aussi sur un site secondaire à Inhassoro, dans la province d’Inhambane,
ainsi que sur le gazoduc ROMPCO pipeline — long d’environ 865 km — qui relie le
Mozambique à l’Afrique du Sud.
Cette décision de
l’État intervient dans un contexte où le pays cherche à surmonter des blocages
passés. Plusieurs grands projets d’exportation de GNL — notamment dans le
bassin de Rovuma Basin — avaient été ralentis, en particulier en raison de
l’insécurité dans le nord.
L’intérêt de cette
concession est clair : l’État entend créer une chaîne logistique complète — de
la réception du gaz liquéfié au port jusqu’à sa regazéification, son stockage,
puis son transport via pipeline vers les marchés régionaux. En cela, il s’agit
de doter le pays de l’infrastructure manquante pour transformer le potentiel
gazier mozambicain en valeur réelle, tant pour le marché intérieur que pour
l’exportation.
Plus qu’un simple
projet, c’est une restructuration profonde du secteur gazier national. La
création d’une entité ad hoc (special‑purpose vehicle) pour piloter l’ensemble
ouvre la voie à une gouvernance consolidée et à une planification long terme.
Pourquoi
cette décision a du sens — l’arrière-plan et les ambitions
Le Mozambique détient
d’importantes ressources gazières, notamment dans le bassin de Rovuma.
Plusieurs grands groupes internationaux — dont TotalEnergies et ExxonMobil — y
développent des projets de production de GNL. Mais jusqu’à présent, la valeur
de ces ressources était limitée par l’absence d’infrastructures robustes pour
le gaz — tant pour le marché intérieur que pour l’exportation.
L’accord 2025 change la
donne : avec un terminal GNL + FSRU + ROMPCO intégrés sous contrôle public, le
pays acquiert la capacité de recevoir du GNL, de le regazéifier, de le stocker
et de le transporter. Cela signifie que le Mozambique peut, non seulement
exporter du gaz — ce que visent les projets des majors — mais aussi alimenter
son marché intérieur : électricité, industrie, développement urbain.
L’idée est de
transformer le gaz non seulement en ressource d’exportation, mais en levier de
développement national. Autrement dit : du gaz = une opportunité
d’industrialisation, de création d’emplois, d’attraction de capitaux, et
d’autonomie énergétique.
Par ailleurs, le choix
d’un consortium public (avec possibilité de partenaires externes) montre une
volonté de l’État de garder un contrôle national sur un secteur stratégique —
tout en ouvrant la porte à l’expertise et aux capitaux privés.
Les défis
qui restent — ce qu’il faudra surveiller
Une telle ambition ne
va pas sans défis. D’abord, le redémarrage des projets dans le nord — notamment
ceux pilotés par TotalEnergies ou ExxonMobil — dépend toujours de l’évolution
de la sécurité. L’insurrection dans le nord du pays a déjà retardé des plans,
et la stabilité reste un point sensible.
Ensuite, la réussite de
la concession dépendra de la capacité de la future entité publique à gérer
efficacement un ensemble complexe : terminal, stockage, regazéification,
pipeline, maintenance, distribution… Cela demande des compétences techniques,
des capitaux, une gouvernance transparente. Toute faiblesse pourrait
compromettre la viabilité du projet.
Enfin, il faudra
s’assurer que le gaz produit serve l’intérêt national : en équilibrant l’export
vers l’étranger et l’alimentation du marché intérieur — pour que ce projet ait
un impact réel sur l’économie mozambicaine (industrialisation, création d’emplois,
développement énergétique).
Ce que ce
geste envoie comme signal — pour le Mozambique, la région, les investisseurs
Avec cette concession,
le Mozambique affirme qu’il compte tirer pleinement parti de ses ressources :
le pays ne se contente plus de compter sur les majors pour liquéfier et
exporter, il se dote d’une infrastructure nationale structurante. C’est une
posture d’État — responsable, volontariste, tournée vers l’avenir.
Pour les investisseurs,
c’est un signal fort : le cadre est posé, l’infrastructure (ou du moins son
pilote) est défini, le gouvernement montre qu’il veut contrôler et structurer.
Cela peut inspirer confiance — pour des financements, des partenariats, des
projets industriels annexes.
Pour la région, c’est
aussi une promesse d’intégration énergétique : via le pipeline ROMPCO, le
Mozambique peut devenir un hub GNL/régazéification reliant producteurs et
consommateurs — un maillon central pour l’Afrique australe.
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