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  • 16/10/2025

Notation en monnaie locale : Quand Stanislas Zézé-Bayard bouscule les standards de la finance mondiale

Mercredi 15 octobre 2025, Stanislas Zézé-Bayard, PDG de Bloomfield Investment Corporation, a publié une liste des notations souveraines africaines en monnaie locale. Une publication qui n’a rien d’anodin : derrière ce tableau bien ordonné se cache une véritable déclaration d’indépendance économique.

 

Sur la forme, Bloomfield classe les pays africains selon leur capacité et leur volonté de faire face à leurs engagements financiers dans leur propre monnaie. Sur le fond, Zézé-Bayard s’attaque frontalement à la logique des grandes agences internationales (Moody’s, Fitch, Standard & Poor’s) qui, elles, notent selon les performances en devises étrangères.

 

“Un pays peut être pauvre en dollars et riche dans sa propre monnaie”, affirme-t-il. “Cela ne fait pas de lui un pays pauvre en termes absolus.”

Une phrase lourde de sens, dans un contexte où la perception du risque africain reste souvent calibrée à Washington, Londres ou Paris.

 

Revaloriser la souveraineté financière africaine

 

Selon Bloomfield, la Côte d’Ivoire et le Bénin se partagent la première marche du podium avec la note A+ et une perspective stable, signe d’un risque faible. Viennent ensuite le Sénégal, la RDC, le Burkina Faso ou encore le Niger, classés dans la catégorie du risque modéré.

 

Ici, l’enjeu n’est pas de flatter qui que ce soit, mais de mesurer la solidité réelle d’un État à partir de son fonctionnement interne — sa fiscalité, sa discipline budgétaire, sa gestion monétaire et sa stabilité institutionnelle.

 

Contrairement aux notations en devises étrangères, souvent influencées par les fluctuations du dollar ou les tensions géopolitiques, les notations en monnaie locale captent la résilience structurelle.
C’est cette nuance que Bloomfield tente de faire comprendre aux investisseurs internationaux : la capacité de remboursement interne d’un État africain ne dépend pas uniquement de ses réserves en dollars, mais aussi de sa cohérence économique nationale.

 

Décoloniser la finance, un combat intellectuel

 

Zézé-Bayard, fidèle à sa réputation d’“homme aux chaussettes rouges”, poursuit ici un combat plus philosophique qu’il n’y paraît : celui de la décolonisation intellectuelle de la finance africaine.
Dans son raisonnement, la dépendance aux notations occidentales entretient une forme de fatalisme : celle qui veut qu’un État africain soit systématiquement jugé “à risque” simplement parce qu’il n’accumule pas assez de devises fortes.

 

Bloomfield propose donc une lecture endogène du risque, adaptée à la réalité des marchés locaux et aux transactions internes. Une approche que de plus en plus d’institutions régionales, de banques centrales et d’investisseurs africains commencent à considérer sérieusement.

 

Un message à la jeunesse économique africaine

 

Enfin, derrière cette publication, il y a un appel plus discret mais essentiel : former une nouvelle génération d’économistes africains capables de produire leurs propres indicateurs et outils d’évaluation.
Car, comme le rappelle souvent Zézé-Bayard, “celui qui mesure, contrôle. Et celui qui ne mesure pas, subit.”

 

En clair, Bloomfield ne se contente pas de noter des États : elle note une idée, celle que l’Afrique peut se définir elle-même, selon ses propres réalités économiques.
Et dans un monde où le récit économique reste trop souvent importé, cette audace intellectuelle mérite, à tout le moins, d’être saluée.