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  • 23/12/2025

Reconstitution de ressources : Le Fonds africain de développement obtient 11 milliards de dollars


Le Fonds africain de développement (FAD), la branche de financement concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD), a obtenu 11 milliards de dollars de contributions auprès de 43 partenaires dans le cadre de la 17e reconstitution de ses ressources (FAD-17). Il s’agit de la plus importante reconstitution de l’histoire du Fonds en dépit de sérieuses contraintes budgétaires au niveau mondial et d’une baisse des budgets consacrés à l'aide au développement.

Ce résultat, qui représente une hausse de 23 % par rapport à la reconstitution précédente, envoie un signal clair de confiance dans les perspectives de développement de l'Afrique, dans le leadership de la Banque et dans un nouveau modèle de développement axé sur l'investissement, le partage des risques et la mise à l'échelle.

L'Afrique s'engage en tant que co-investisseur dans son propre avenir

Pour la première fois dans l'histoire du Fonds, 23 pays africains ont apporté des contributions sans précédent à leur propre guichet de financement concessionnel. Au total, 182,7 millions de dollars ont été promis par les pays africains, dont 19 ont contribué pour la première fois aux côtés des contributeurs régionaux de longue date. Cela représente un montant multiplié par cinq par rapport à la reconstitution précédente.

« Ce n'est pas symbolique. C'est une véritable transformation. L'Afrique n'est plus seulement bénéficiaire de financements concessionnels, elle est désormais co-investisseur dans son propre avenir », a souligné Ould Tah, président de la BAD.

Le FAD-17 marque un changement structurel dans la manière dont les ressources concessionnelles seront utilisées. Les partenaires ont approuvé un nouveau modèle financier qui permet au Fonds de tirer parti de son bilan, notamment grâce à une option d'emprunt sur le marché qui sera mise en œuvre au cours de ce cycle ; déployer des instruments innovants, notamment des capitaux hybrides et enfin d’utiliser le financement concessionnel de manière stratégique pour absorber les risques, attirer les capitaux privés et catalyser les investissements à grande échelle.

Chaque dollar investi par le biais du Fonds permet déjà de débloquer plus de 2,50 dollars de cofinancement et de capitaux privés, un ratio qui devrait encore augmenter dans le cadre du nouveau modèle.

Une nouvelle génération de partenariats à grande échelle

Le FAD-17 établit également, pour la première fois, des partenariats de cofinancement concessionnel à grande échelle parallèlement au Fonds. Les partenaires financiers au développement ont annoncé des engagements importants, notamment jusqu'à 800 millions de dollars de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et 2 milliards de dollars du Fonds de l'OPEP pour le développement international.

Ces partenariats marquent le lancement d'une nouvelle génération de collaborations à grande échelle et à risque partagé, renforçant considérablement la capacité du Fonds à mener à bien des projets transformationnels dans les environnements les plus difficiles.

Les ressources mobilisées dans le cadre du FAD-17 soutiendront 37 pays africains fragiles et à faible revenu, en mettant l'accent sur l'élargissement de l'accès à l'énergie ; le renforcement des systèmes alimentaires et de la sécurité alimentaire ; l’investissement dans le capital humain ; la promotion de l'intégration régionale et du commerce et la mise en place d'infrastructures résilientes.

Un soutien ciblé continuera d'être apporté aux pays fragiles et vulnérables, notamment par le biais de la Facilité d'appui à la transition.

« Le succès de l'ADF-17 confirme la solide confiance internationale dans l'orientation stratégique du Fonds et dans le potentiel de l'Afrique à obtenir des résultats à grande échelle. Cette reconstitution va au-delà de l'aide. Il s'agit d'un investissement stratégique, avec des retours mesurables en termes de stabilité, de croissance, de commerce et de résilience mondiale », a affirmé Ould Tah.  

Coorganisée par le Royaume-Uni et le Ghana, la session d'annonce des contributions, qui s’est tenue à Londres, a conclu un processus de reconstitution des ressources qui a duré un an et s'est déroulé dans un contexte mondial exceptionnellement incertain.