Rwanda : La stabilité monétaire maintenue malgré une inflation sous-jacente en hausse

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Nationale du Rwanda a décidé de maintenir son taux directeur à 6,75% pour les trois prochains mois, lors de sa réunion trimestrielle du 18 novembre 2025. Cette décision, explique la gouverneure Soraya Hakuziyaremye, « reste adéquate pour maintenir l’inflation dans la bande cible », reflétant un équilibre délicat entre contrôle des prix et soutien à la croissance économique.

L’inflation globale a progressé au troisième trimestre, atteignant 7,2% contre 6,7% au trimestre précédent. Cette hausse est portée par l’inflation sous-jacente, qui a bondi à 8,1% sous l’effet de la montée des coûts de santé et d’éducation, ainsi que par l’inflation énergétique, remontée à 3,3% en lien avec les prix des combustibles. À l’inverse, l’inflation alimentaire a reculé à 5,6%, grâce à la baisse des prix des fruits et légumes. La Banque prévoit une inflation moyenne de 6,9% pour 2025 et de 5,8% en 2026, avec une tendance à la baisse pour l’inflation alimentaire mais un maintien temporaire de pressions sur les coûts sous-jacents et énergétiques.

L’économie rwandaise reste dynamique. L’Indice Composite des Activités Économiques (ICAE) a augmenté de 13,2% au troisième trimestre, soutenu par les services et l’industrie, après une croissance de 7,8% au deuxième trimestre. Cette performance traduit une demande globale solide et une économie capable de résister à des pressions inflationnistes modérées.

Sur le commerce extérieur, les exportations ont progressé de 15%, tirées par le café, les minerais et les produits manufacturés tels que l’huile de cuisson et la farine de blé. Les importations ont augmenté de 7,4%, principalement pour les biens de consommation comme les médicaments et le maïs, élargissant légèrement le déficit commercial de 2,8% par rapport à la même période en 2024.

Le marché des changes affiche une stabilité relative : le franc rwandais s’est déprécié de 4,03% face au dollar depuis le début de l’année, contre 6,49% en 2024, une amélioration favorisée par l’affaiblissement du dollar et un renforcement de la régulation pour limiter la spéculation.

Enfin, les taux du marché monétaire poursuivent leur baisse, avec un taux interbancaire à 5,85%, un taux de dépôt à 8,67% et des taux de crédit à 15,78%, reflétant une liquidité abondante et l’impact des mesures précédentes de la Banque centrale.

Le CPM reste attentif aux risques susceptibles d’affecter l’inflation, notamment les conditions climatiques défavorables et les tensions géopolitiques perturbant les chaînes d’approvisionnement. La Banque réaffirme sa disponibilité à ajuster sa politique monétaire pour garantir la stabilité des prix et protéger la dynamique économique du pays.