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  • 01/10/2025

Santé au Kenya : Le gouvernement et les assureurs unissent leurs forces pour des soins accessibles


Au Kenya, le ministère de la Santé et les représentants des compagnies d’assurance ont conclu un accord de collaboration lors d’une réunion de haut niveau. Cet accord vise à élargir l’accès à des soins de santé abordables et de qualité pour tous les Kenyans.

Le secrétaire du Cabinet de la Santé, Aden Duale a accueilli les principaux dirigeants des compagnies d’assurances médicale pour un engagement stratégique visant à combler le déficit financier dans les soins de santé. Il les a mobilisés en vue de mettre en place des réformes équitables pour tous les Kenyans. Les discussions ont abouti à une série de résolutions visant à éradiquer la fraude, à aligner les systèmes privés et publics et à accélérer le cheminement vers la couverture sanitaire universelle (CSU).

Accords avec les assureurs privés

En vertu du nouvel accord, les assureurs privés étendront la couverture pour inclure des services en dehors du forfait de base de l’Autorité de santé sociale (SHA) et partageront les coûts de gestion des maladies chroniques telles que le diabète, le cancer et l'hypertension. De plus, ils seront liés au système de réclamations numériques de la SHA pour améliorer la transparence, réduire la fraude et accélérer les remboursements.

En outre, l’harmonisation des standards cliniques, permettra d’avoir un corpus unique de critères d’accréditation qui sera diffusé dans les hôpitaux publics et privés. Cela vise à garantir que les patients reçoivent la même qualité de soins auprès des prestataires.

Les assureurs ont également appelé le gouvernement à renforcer le Registre national de santé et établir un cadre réglementaire pour la tarification des médicaments, pour aider à freiner les coûts médicaux incontrôlables. La direction de la pharmacie nationale prépare déjà un observatoire électronique des prix.

Aden Duale a réaffirmé l'engagement du ministère à relever les défis structurels par le biais de réformes juridiques, institutionnelles et fondées sur les données. Il a aussi appelé à un cadre de collaboration public-privé impliquant le ministère de la Santé, la SHA, les assureurs privés et l’Autorité de régulation des assurances (IRA).

Financement et partage des risques

Le fonds d’urgence pour maladies chroniques de la SHA, alimenté par une taxe spécifique sur les produits sucrés, cofinancera les traitements lourds avec les assureurs privés. Ces derniers mutualiseront ensuite la charge via un pool de réassurance, inspiré du modèle sud-africain.

L’accord ouvre aussi l’accès à des soins à l’étranger pour les pathologies nécessitant des plateaux techniques indisponibles localement. Les autorités insistent toutefois sur l’objectif de limiter ces évacuations grâce à des investissements nationaux programmés dans l’oncologie et la chirurgie cardiaque.

Gouvernance et garantie d’équité

Un comité de pilotage mixte, coprésidé par la vice-ministre de la Santé et le président de l’Union des assureurs, suivra les indicateurs de performance. Les comptes rendus seront publiés chaque trimestre et transmis aux commissions parlementaires, une première dans l’histoire sanitaire du pays.

Pour éviter une segmentation entre riches et pauvres, le gouvernement a plafonné les surprimes relatives à l’âge ou au lieu de résidence. Les ménages informels pourront régler leurs cotisations par mobile banking, modalité éprouvée durant la pandémie pour le versement des aides sociales.

Le calendrier gouvernemental prévoit un taux de couverture de 80 % dès 2028 et la pleine universalité à l’horizon 2030. La réussite reposera sur la discipline de l’exécution et la confiance du public, deux dimensions au cœur de l’accord signé le 18 août 2025 à Nairobi.