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  • 18/11/2025

Santé infantile : Nestlé pointé du doigt pour ses produits trop sucrés en Afrique

L’ONG suisse Public Eye, soutenue par le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN) et 19 organisations de la société civile de 13 pays africains, accuse Nestlé de vendre en Afrique des céréales pour nourrissons Cerelac dont la teneur en sucre est plus élevée que sur les marchés développés.

 

Selon Public Eye, près de 100 produits analysés contiendraient des quantités significatives de sucre ajouté. “La portion moyenne analysée contenait près de six grammes de sucre ajouté, soit le double de la quantité détectée en Inde, le marché clé de Cerelac”, indique le rapport. L’ONG dénonce un double standard nutritionnel, confirmant des préoccupations déjà soulevées dans un rapport d’avril 2024 concernant les pays à faible revenu.

 

Dans une réponse transmise à Reuters, Nestlé a contesté ces conclusions :
“Il est trompeur et scientifiquement inexact de qualifier les sucres provenant des céréales et naturellement présents dans les fruits de sucres raffinés ajoutés aux produits”, a déclaré un porte-parole.
“Si nous excluons les sucres provenant d’ingrédients tels que le lait, les céréales et les fruits, nos céréales pour nourrissons Cerelac ne contiennent pas les niveaux de sucres raffinés ajoutés mentionnés dans le rapport”, a-t-il ajouté.

L’entreprise souligne également qu’elle accélère le déploiement mondial des variantes sans sucres ajoutés, déjà présentes sur 97% des marchés, avec pour objectif d’atteindre 100% d’ici la fin de 2025. “Nous traitons tous les enfants de la même manière, quel que soit l’endroit où ils se trouvent”, insiste Nestlé.

 

Le rapport et les critiques récentes ont été appuyés par une lettre ouverte datée du 17 novembre, adressée au directeur général de Nestlé, Philipp Navratil, par IBFAN et les 19 organisations africaines. Parmi les pays représentés figurent le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud, qui appellent le groupe à mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une politique à deux vitesses sur le sucre dans l’alimentation infantile.

 

Pour l’Afrique, cette controverse dépasse la simple question nutritionnelle. Elle met en lumière la responsabilité des multinationales dans la santé infantile, la régulation locale et la manière dont les standards alimentaires sont appliqués selon les marchés. Alors que la demande pour des produits de qualité pour nourrissons continue de croître, le continent se retrouve au centre d’un débat mondial sur l’équité nutritionnelle et la protection des enfants.