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  • 08/09/2025

Standard Bank et VUT misent sur l’hydrogène vert pour transformer l’Afrique du Sud

La Vaal University of Technology (VUT) et Standard Bank ont inauguré, à Vanderbijlpark, le Centre d’excellence pour l’énergie hydrogène. Ce partenariat entend propulser l’Afrique du Sud dans la course mondiale à l’hydrogène vert, présenté comme un pilier de la transition énergétique et une alternative aux énergies fossiles fortement émettrices de carbone.

 

L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, attire de plus en plus d’investissements dans le monde car il permet de générer une énergie propre et de décarboner des secteurs réputés difficiles à transformer, comme l’acier, le transport ou la production électrique.

 

Un pari académique et financier

 

Pour la vice-chancelière de VUT, Khehla Ndlovu, cette alliance illustre la rencontre de deux forces complémentaires : l’expertise scientifique et le financement durable. Le centre ne se limite pas à la recherche théorique : il ambitionne de développer des solutions concrètes et applicables, en partenariat avec l’industrie et les communautés locales. Déjà, l’initiative attire l’attention de partenaires internationaux en Europe, en Asie et en Amérique latine.

 

Du côté bancaire, Standard Bank affiche sa volonté de soutenir activement la transition énergétique africaine. “En investissant dans ce centre, nous voulons démontrer que recherche, finance et innovation peuvent ensemble relever les défis énergétiques”, explique Simone Cooper, responsable de la banque commerciale et d’affaires en Afrique du Sud. Elle insiste sur le caractère inclusif et évolutif des solutions recherchées, censées à la fois favoriser la croissance économique et créer des emplois.

 

Un laboratoire ancré dans la communauté

 

Le centre dispose déjà d’équipements tels que des électrolyseurs de petite taille, des dispositifs de stockage d’hydrogène et des piles à combustible destinés à tester des applications pratiques. Selon le professeur Khaled Abou-El-Hossein, doyen adjoint de la faculté d’ingénierie, ces projets pilotes viseront notamment les petites entreprises, l’agriculture et les infrastructures communautaires du Vaal Triangle, une région longtemps marquée par les émissions industrielles.

 

Le modèle adopté repose sur un lien direct entre université et société : les chercheurs travaillent aux côtés d’étudiants et de techniciens pour transformer les résultats scientifiques en solutions tangibles, accessibles aux communautés.

 

Un enjeu économique stratégique

 

Standard Bank, qui détient déjà plus de 30% du marché du financement des projets énergétiques en Afrique du Sud, renforce ainsi son engagement. L’an dernier, elle a mobilisé plus de 33 milliards de rands en financement durable, dont près de 20 milliards pour de nouvelles centrales renouvelables.

 

Au-delà des chiffres, l’enjeu est stratégique. Pour Cooper, l’hydrogène est une promesse environnementale, économique et sociale : il peut créer de nouvelles filières industrielles, des emplois qualifiés et renforcer la compétitivité des entreprises locales.

 

L’Afrique du Sud sur la carte mondiale

 

Avec ce centre, VUT devient le seul établissement africain membre d’un consortium européen de recherche sur l’hydrogène. Cette reconnaissance internationale positionne l’Afrique du Sud comme un acteur sérieux du futur marché mondial de l’hydrogène, appelé à peser plusieurs centaines de milliards de dollars dans les prochaines décennies.

 

“Pour le secteur privé, c’est un accès direct à la recherche de pointe et à un vivier de talents. Pour les étudiants, c’est l’opportunité de travailler sur des projets concrets et porteurs d’avenir”, résume Simone Cooper.

 

En misant sur la synergie entre recherche académique et financement bancaire, Standard Bank et VUT espèrent démontrer que l’Afrique du Sud ne se contente plus d’observer la transition énergétique mondiale, mais qu’elle entend en être un acteur de premier plan.