News
  • 17/09/2025

Zimbabwe : 455 millions de dollars pour rénover la centrale de Hwange avec l’indien Jindal

Le Zimbabwe vient de franchir une étape décisive dans sa quête d’autosuffisance énergétique. Le gouvernement a signé un accord de 455 millions de dollars avec Jindal Africa, filiale du groupe indien Jindal Steel & Power, pour réhabiliter six unités vieillissantes de la centrale thermique de Hwange.

 

Selon le ministre de l’Énergie, July Moyo, l’accord approuvé par le cabinet repose sur un modèle de « réhabilitation, exploitation et transfert ». Concrètement, Jindal assurera les travaux, exploitera les unités rénovées et se remboursera grâce aux revenus générés par la vente d’électricité. La durée de la concession est fixée à 15 ans.

 

La réhabilitation, qui devrait s’étaler sur quatre ans, concerne des installations mises en service dans les années 1980 et aujourd’hui fortement dégradées. Ces unités ne fonctionnent plus qu’à un tiers de leur capacité initiale, victime de pannes chroniques. Pourtant, la centrale de Hwange reste un maillon essentiel du système énergétique national : avec une capacité totale de 1 520 MW, elle demeure la plus grande du pays.

 

En 2023, deux nouvelles unités y ont été ajoutées, portant la capacité de production de Hwange à 600 MW supplémentaires. Mais le pays continue de souffrir d’un déficit énergétique structurel. Actuellement, le Zimbabwe ne couvre qu’environ 50% de sa demande nationale estimée à 2 000 MW, ce qui entraîne de fréquentes coupures de courant.

 

Cette situation est aggravée par la vulnérabilité d’autres infrastructures. La centrale hydroélectrique de Kariba, dont la capacité a été portée à 1 050 MW après une modernisation achevée en 2018, peine à assurer une production stable, faute d’un niveau d’eau suffisant en raison des sécheresses récurrentes.

 

Pour Harare, le partenariat avec Jindal apparaît donc comme une bouffée d’oxygène stratégique. Au-delà du financement, il illustre une tendance croissante en Afrique australe : recourir à des modèles de concession et de transfert pour moderniser des infrastructures critiques, tout en sécurisant l’approvisionnement énergétique.

 

À terme, le projet devrait non seulement stabiliser l’offre en électricité, mais aussi renforcer la compétitivité de l’économie zimbabwéenne, fortement pénalisée par les délestages.