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  • 17/09/2025

Afrique du Sud : L’inflation ralentit, mais la viande et les légumes pèsent lourd

L’inflation annuelle en Afrique du Sud a ralenti à 3,3% en août 2025, contre 3,5% en juillet. En rythme mensuel, les prix reculent légèrement (-0,1%). Mais derrière ce ralentissement, certaines denrées essentielles, comme la viande et les légumes, continuent de renchérir fortement.

 

L’économie sud-africaine envoie un signal d’accalmie sur les prix. Selon le bulletin officiel de Statistics South Africa (Stats SA), l’indice des prix à la consommation (CPI) pour les zones urbaines s’est établi à 103,2 (base décembre 2024 = 100) en août 2025. Cela correspond à une hausse de 3,3% sur un an et à une baisse de 0,1% par rapport à juillet.

 

Logement et alimentation, moteurs de l’inflation

 

Les deux postes les plus lourds dans l’évolution annuelle sont le logement et les services publics (+4,3%, contribution de 1 point) et l’alimentation et boissons non alcoolisées (+5,2%, contribution de 0,9 point). Concrètement, l’électricité, l’eau, les loyers et la nourriture demeurent les principaux moteurs de l’inflation.

 

Le choc alimentaire : viande et légumes en tête

 

Les hausses sont particulièrement visibles dans l’alimentation. La viande affiche une flambée annuelle de +11,3%, tandis que les légumes progressent de +9,3%. Certaines catégories connaissent également des tensions, comme les boissons chaudes (+10%). À l’inverse, les produits laitiers et les œufs reculent légèrement (-1,1%). Ces écarts expliquent pourquoi, malgré une inflation globale contenue, de nombreux ménages ressentent une pression croissante sur leur budget alimentaire.

 

Transport : le carburant apaise les prix

 

À l’opposé, le transport a exercé un effet modérateur. L’indice carburant baisse de -5,7% sur un an, contribuant négativement à l’inflation globale. Le recul des prix des carburants, lié à l’évolution récente des cours mondiaux, allège la facture énergétique des ménages et des entreprises.

 

Une inflation dans la cible de la SARB

 

Cette dynamique reste favorable à la South African Reserve Bank (SARB). L’inflation se situe confortablement dans la fourchette cible de 3% à 6%. Comme le souligne Reuters, « l’inflation a ralenti de façon inattendue en août », renforçant les anticipations d’un maintien d’une politique monétaire accommodante. Pour les marchés, chaque publication mensuelle reste scrutée, tant la stabilité des prix conditionne les décisions sur les taux d’intérêt.

 

Des écarts selon les revenus

 

L’analyse par déciles de dépenses montre des différences modestes. Le décile le plus élevé enregistre une inflation autour de 3,5%, un peu plus que certains déciles inférieurs (≈3,0–3,3%). Si les plus riches subissent légèrement plus d’inflation, les ménages modestes restent plus exposés, car les dépenses alimentaires pèsent proportionnellement davantage dans leur panier de consommation.

 

Et pour les ménages ?

  • Ceux qui achètent régulièrement de la viande ou des légumes constatent que la hausse est bien réelle.
  • Les automobilistes bénéficient en revanche de la décrue du carburant.
  • Pour les épargnants et emprunteurs, une inflation modérée peut signifier un environnement de taux plus bas, à condition que la SARB maintienne le cap.

 

Une pause fragile

 

La tendance actuelle suggère une stabilisation plutôt qu’un emballement des prix. Mais deux éléments restent à surveiller : l’évolution saisonnière des prix alimentaires et les tarifs administrés (électricité, eau, services municipaux), qui continuent de peser structurellement sur le panier des ménages.

 

En somme, l’inflation sud-africaine « marque une pause » en août. Mais pour les familles qui affrontent la flambée de la viande et des légumes, le répit reste relatif.