La question de l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur bancaire a été au centre des discussions à Dakar, Sénégal, lors de la première réunion semestrielle de l’année 2024 du Groupe consultatif régional du Conseil de stabilité financière pour l’Afrique subsaharienne (GCR-ASS) accueillie par la BCEAO, qui s’est tenue du 22 au 23 mai.
Les détails de ces discussions n’ont pas été dévoilés dans le communiqué de presse publié après la rencontre. Cependant, la question de l’IA dans les pratiques bancaires reste une préoccupation majeure pour le conseil de stabilité financière, surtout en raison de l’incertitude entourant la compréhension complète de ce secteur par les banques centrales et les régulateurs.
Le sujet n’est pas nouveau pour la BCEAO. Le 24 mars 2024, son centre de formation dédié aux dirigeants des établissements bancaires a organisé une conférence virtuelle sur l’IA et le secteur bancaire. Plus d’un millier de professionnels du secteur ont participé à cet événement, selon le communiqué publié à la fin de l’activité.
Cependant, pour le Conseil de stabilité financière, la principale préoccupation n’est pas l’utilisation de l’IA en soi, mais les normes à appliquer par les banques qui l’utilisent pour évaluer les risques. Il est possible que les normes de base proposées pour les intermédiaires de marché et les gestionnaires d’actifs soient également testées dans ce contexte.
Actuellement, l’accent est mis sur les avantages potentiels de l’IA pour le secteur bancaire, notamment l’accélération de l’analyse des profils de risque. « L’IA pourrait permettre d’automatiser plus de 18 % des tâches et accélérer la vitesse d’exécution des transactions financières. Par exemple, ChatGPT, l’application d’IA la plus connue, a permis de réduire de 40 % le temps nécessaire pour accomplir certaines tâches tout en améliorant leur qualité de 18 %, selon une étude menée par le MIT en juillet 2023 », a expliqué le professeur Marc Israel, qui animait la conférence COFEB.
Il est important de rappeler que la BCEAO a partagé sa vision sur ces questions, tout en continuant de mettre en avant son intérêt pour de meilleures solutions de transfert d’argent, notamment au sein de l’UEMOA, ainsi que sur les moyens de répondre aux besoins de financement pour la résilience aux défis climatiques. Ce dernier secteur, qui nécessite également un apprentissage continu, pourrait user de l’IA.
Avec Agence ecofin