Une étude du cabinet McKinsey réalisée en décembre 2020 et portant sur l’assurance en Afrique, préconisait le développement des partenariats public-privé afin de « façonner » des programmes de réformes et un accès facilité grâce à une distribution plus large. Etes-vous de cet avis ?
L’étude évoquée date déjà de quelques années mais ses conclusions sont d’actualité. Je dirai que les acteurs devraient d’abord commencer par partager les bonnes pratiques et mutualiser leurs moyens. A titre d’exemple, La dématérialisation de l’attestation d’assurance automobile n’a véritablement d’intérêt qu’à l’échelle d’un marché ou d’un espace.
Pour que le secteur continue de se développer, il est nécessaire que des programmes de réformes adaptés aux réalités des pays soient discutés dans le cadre de partenariats Public-privé. Sur les risques agricoles par exemple, je ne vois pas comment le privé seul peut porter des projets structurants …
Nous ne devons pas nous lasser de faire le plaidoyer sur l’allègement de la fiscalité sur certains produits et le respect des assurances obligatoires.
Comme pour les banques, la digitalisation est au cœur du développement du secteur des assurances en Afrique. Mais l’arrivée progressive des AssurTech, proposant des produits d’assurances via le mobile, ne risque-t-elle pas une distorsion importante du marché ?
C’est un sujet qui a été abordé par le marché Burkinabè lors des Etats Généraux de l’assurance en 2023. Nous devons plutôt bâtir des partenariats avec les AssurTech pour développer l’industrie de l’assurance et offrir une meilleure expérience-client. L’arrivée progressive de ces acteurs est un accélérateur de la stratégie de digitalisation et constitue un levier important pour atteindre de nouveaux segments. Il est essentiel de construire une stratégie cohérente pour réussir la transformation digitale. Plusieurs Etudes mettent en exergue quelques avantages : meilleure modélisation des produits, élargissement de la cible, réduction du coût de service aux clients, rationalisation des process internes, etc. Tout cela ne peut se réaliser sans un effort important d’investissements sur les Systèmes d’Informations en respectant les contraintes règlementaires relatives la protection des données personnelles. Sur plusieurs marchés de la zone, il y’a des Partenariats intéressants avec les Assurtech & Fintech qui se mettent progressivement en place ( développement de plateformes de souscription et de paiement de la prime en ligne, dématérialisation des attestations d’assurance automobile etc).
Quelques mots sur UAB, dont vous assurez la direction générale, comment se porte-elle sur le marché national et quels sont ses axes prioritaires de développement ?
UAB Assurances (UAB VIE & UAB IARD) évolue sur une nouvelle période stratégique 2023-2025 dont l’objectif principal est de renforcer sa solidité technique et sa rentabilité financière. Le groupe a connu une belle progression ces dernières années en termes de résultats malgré un contexte difficile. L’UAB Vie et l’UAB IARDT affichent respectivement une croissance du résultat net de 24% et 35%. Nous avons un référentiel de développement dynamique intégrant les différentes mutations de l’environnement socio-économique, politique, technologique et sécuritaire. Nous continuerons donc de mettre en œuvre nos priorités stratégiques : amélioration continue de l’expérience-client, Capital Humain, Process, Innovation, rentabilité et compétitivité.
Avec Business Africa